Romilly-sur-Seine - Santé
Le Maire de Romilly vient d’annoncer l’installation de deux médecins généralistes. Un soulagement pour les patients, une moins bonne nouvelle pour les contribuables qui mettent une fois de plus la main au porte-monnaie.
Éric Vuillemin a annoncé au dernier Conseil Municipal la venue prochaine de deux généralistes, grâce à l’extension du dispositif d’aide communale de 500 euros pour leurs loyers, déjà en place à la Maison de santé. Une structure qui toussote, très loin des promesses du Maire lors de la décision de sa création : aux grands mots, un petit remède car la désertification médicale du secteur a empiré.
La médecine aux enchères
Si l’implantation de ces deux médecins sera un pas en avant pour les patients, les « tractations » du Maire sont deux pas en arrière. Au plan national, confrontés à une demande sanitaire qui ne répond plus aux besoins, un « marché aux enchères » s’est mis en place et les territoires sont entrés en concurrence ; ce qui favorise les riches, « mieux-disant », et handicape les autres sans résoudre sur un pied d’égalité le problème des déserts médicaux. Logique libérale explicitement avouée lors du Conseil Municipal : « Je fais face à la loi de l’offre et de la demande », a dit Éric Vuillemin.
Répondant à Fethi Cheikh pour qui « les impôts locaux ne doivent pas payer [ce qui ressort de] la solidarité nationale », le Maire de Romilly s’est voulu pragmatique, tout en prenant grand soin de laisser hors de vue l’angle mort de sa politique.
En effet, la situation actuelle n’est pas tombée du ciel. Elle est le résultat d’un temps long de casse du système et du maillage de santé, majoritairement orchestrée par les gouvernements de droite successifs et l’interrègne de François Hollande. Objection non valable pour le Maire, qui a fait grief à son opposition de gauche de parler « national ». Une esquive dont il est coutumier pour glisser sous le tapis les culpabilités, dont celle, écrasante, de son parti, Les Républicains, et de la politique ultradroitière qu’il met en oeuvre localement.
La logique idéologique du docteur Éric
Cette dernière n’est d’ailleurs pas sans incidence sur le choix d’installation d’un praticien qui soupèse aussi l’offre quantitative et qualitative de services communaux, de loisirs et d’activités extra-professionnelles. Et de ce point de vue, l’idéologie de la majorité municipale a fait des ravages. Evoquer à propos de la santé, comme recours exclusif « la loi de l’offre et de la demande », est un aveu d’échec.
Localement et dans bien d’autres domaines, dont celui du dynamisme économique du secteur, tonneau des Danaïdes pour les finances communales et intercommunales, la logique idéologique du docteur Éric va intentionnellement à contre-courant de la montée en puissance des attentes et des besoins réels des Romillonnes et des Romillons.
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