Ensablée la Marine avec l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution. Le grain de sable dans la godasse à clous était de taille, car le RN est un parti réactionnaire en toutes choses, sauf sur le plan répressif où il est en pointe.
En 2012, sortant de son chapeau les « avortements de confort », elle préconisait de dérembourser l’IVG. En 2020 et 2021, les députés européens RN ont voté contre deux résolutions condamnant l’interdiction quasi-totale de l’avortement en Pologne par l’ultraconservateur Andrzej Duda (6 femmes polonaises en sont mortes en 2022). Et au début de cette année, elle était contre l’allongement de 12 à 14 semaines du délai légal de l’IVG. Seulement voilà : ferrailler contre l’IVG, c’était prendre bille en tête l’électorat féminin qui représente un peu plus de la moitié de l’électorat français.
Moment mal choisi quand le jeu politicien pervers des droites la met à un poil de cul de l’Élysée et lui sert sur un plateau un groupe à l’Assemblée Nationale. Elle a donc opté, comme le font tous les partis fascistes, pour le « confusionnisme » en ne s’opposant pas frontalement, mais en signant l’amendement d’une « version limitée » cousue de fil barbelé : plumage « moderne » qui n’a pas donné (officiellement) de consignes de vote et, pour les réacs, ramage émollient d’avoir sué sang et eau pour contrer l’IVG scélérate.
Guitton (RN -1ère circ. de l’Aube) a fait front en s’abstenant. Ranc (RN - 3ème circ.), qui a voté contre, a au moins eu le cran d’afficher ses idées moyenâgeuses. Bazin-Malgras (LR - 2ème circ.) était aux fraises et n’a pas participé au vote, jugeant sans doute comme le président LR du Sénat, « qu’il n’y a pas de danger aujourd’hui pour le droit à l’IVG en France ». Comme quoi le « confusionnisme » n’est pas l’apanage exclusif des fachos.
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