Le 16 septembre une jeune fille de 22 ans meurt sous les coups de la police des moeurs iranienne pour une mèche de cheveux. Elle est kurde et s'appelle Mihsa Amani. Le 29 septembre, en Autriche, les footballeurs iraniens de Team Melli (= l'équipe de la Nation), soutiennent les manifestants en cachant leur maillot sous une parka noire avant le coup d'envoi d'une rencontre amicale.
Le 6 novembre, à Dubaï, par solidarité, l'équipe iranienne de beach soccer ne chante pas l'hymne national avant les rencontres, les chaînes iraniennes coupent le direct ; puis, lors de la finale, un joueur fait semblant de se couper une mèche de cheveux après avoir marqué un but, et au moment de recevoir la coupe, l'équipe reste debout, bras croisés.
Enfin, le 21 novembre à Doha, dans les gradins des supporters iraniens, une grande banderole est déployée avec les mots Woman Life Freedom *, et la Team Melli tient à affirmer sa solidarité en ne chantant pas l'hymne national avant le coup d'envoi de la rencontre. Images censurées en Iran. Avant leur départ pour Doha le président les avait pourtant reçus et leur avait expressément demandé de ne pas exprimer de soutien aux manifestants.
Leur courage force l'admiration car ils vont devoir rentrer en Iran où se perpètrent des arrestations et des massacres lors de manifestations ou d'enterrements de manifestants, 416 victimes jusqu'ici, selon l'ONG Iran Human Rights. La semaine dernière, 72 victimes kurdes, dont 51 enfants et 21 femmes. La grande force de ces sportifs, outre leur force d'âme, est d'être un bloc, de ne laisser place ni au doute ni, pire, à l'indifférence. Et d'être conscients de représenter le peuple qui
les porte et non le régime, qu'ils défient. Honneur à eux.
* Femme Vie Liberté
© 2024 - La Dépêche de l’Aube
Création : Agence MNKY