Ambassadeur qatari de la Coupe du monde 2022, monsieur Khalid Salman, a sidéré une journaliste allemande en prétendant que l’homosexualité est une « déviance mentale ». L’intervieweuse a illico stoppé le moulin à conneries. La FIFA, après avoir rebranché le sonotone, assure que les LGTB+ qui se rendront à l’évènement ne seront pas inquiétés. Se verront-ils remettre un triangle rose comme de cadeau de bienvenue ?
Au Qatar, protubérance sableuse de l’Arabie Saoudite mais poche géante de gaz, la Constitution dite « permanente », promulguée en 2003, énonce dans son article premier que la « Charia » est la source principale de la loi. La peine de mort n’y est pas appliquée par décapitation publique au sabre mais en prison par arme à feu, et la flagellation est infligée... sous contrôle médical. Arguties mises en avant par un pays des non-droits de l’Homme et de la toute-puissance sur la femme qui s’enorgueillit, comme preuve de modernisation, de l’usage des plus récentes technologies de contrôle et de fichage.
Alors que le capitaine de l’équipe de France, comme ceux d’autres pays, avait annoncé porter un brassard arc-en-ciel, le président de la FFF « pas favorable » a mis le holà, ajoutant que les Bleus joueront « dans un pays que l’on doit respecter ». Le président de la FIFA a demandé, lui, de « se concentrer sur le football » … dont les matchs se disputeront sur des pelouses fertilisées par l’hécatombe des travaux.
Drapé dans l’intérêt supérieur du Sport qui couvre la contrainte d’intérêts financiers pharaoniques, il y aura donc, pour un temps de mi-temps, précautionneuse politique à relativiser l’obscurantisme criminel et les méfaits d’une anachronique et lilliputienne monarchie absolue. C’est la théorie de la relativité contrainte.
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