« Tous les Brésiliens ont le droit de prendre un petit déjeuner, un déjeuner et un dîner : ce sera le premier engagement de mon gouvernement », a déclaré Lula dans son discours post-électoral. En effet, 60% de la population ne peut faire 3 repas par jour et 33 millions souffrent de la faim. Pourtant depuis l'élection, les manifestations de bolsonaristes ne cessent pas – des gens qui doivent, eux, bien manger – et même, mercredi 2 novembre, des milliers de manifestants ont demandé une intervention de l'armée fédérale dans des villes comme Rio, Brasilia ou São Paulo pour remettre Bolsonaro à la Présidence. Cela montre à quel point le concept de solidarité est limité pour l'extrême droite à l'idée de classe et non de collectivité, malgré le drapeau du Brésil qu'ils portent en étendard. Mais cela est précisément la force du capitalisme dont Bolsonaro est le héraut : faire de la justice sociale un concept vide, apparenté à de la morale qui n'a rien à faire dans les affaires.
« Le Brésil est prêt à reprendre son leadership dans la lutte contre la crise climatique (...) Le Brésil et la planète ont besoin d'une Amazonie en vie », dit Lula dans le même discours. Et dès son élection la Norvège, principal bailleur de fonds, a annoncé le déblocage de ses financements suspendus depuis 2019 pour la protection de l'Amazonie. Lula devra redonner des moyens aux organismes de surveillance de la déforestation, très affaiblis par les coupes dans les crédits et l'impunité totale des trafiquants accordée par Bolsonaro. Le gouvernement de Lula aura donc à se battre contre une classe de grands propriétaires et d'industriels pour lesquels les rapports du GIEC et la survie de l'humanité ne comptent pas face à un profit immédiat.
Restaurer la solidarité et la justice sociale, instaurer une coopération internationale, lutter contre les foyers de déstabilisation d'extrême droite, feront partie des travaux herculéens de Lula mais ce qu'il nous donne dès à présent, malgré toutes les crises censées nous le faire oublier et nous le faire perdre, c'est l'espoir.
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