Le désert progresse à Romilly. Mais point n’aurons-nous de palmiers. Le maire ratiboise tout ce qui pourrait faire de l’ombre aux parkings qu’il plante à tout va. Une étude empire le réchauffement en France avec des 30° en octobre comme normale saisonnière d’ici quelques décennies, mais le premier édile bétonne et goudronne. Les véhicules à motricité carbonée et les matériaux qui, en l’absorbant, augmentent la chaleur urbaine, restent rois.
Digression avant d’aborder un autre désert : le désert médical. Romilly vit au rythme d’une course à l’échalote pour [re]trouver un médecin. La récente interruption d’exercice, pour raison de santé, d’un généraliste avec une importante patientèle, s’ajoutant à l’incertitude sur la pérennité dans les conditions actuelles d’une structure locale pluridisciplinaire, font l’objet de nombreux tracas. Changer, par la force des choses, de médecin est un chemin de croix. À bout de sollicitations infructueuses auprès des praticiens locaux, beaucoup se sont tournés vers l’extérieur.
J’ai en mémoire le feu d’artifice de dithyrambes d’Éric Vuillemin sur la Maison de santé et le tapis rouge déroulé pour l’occasion : dumping sur les loyers, prise en charge par la commune des frais de ménage…
L’opposition communiste avait défendu l’option d’un Centre de santé géré par la Ville avec des médecins salariés. Refus du maire : pas d’installation subreptice d’un kolkhoze ! Avec en moyenne 350 ouvertures par an, la solution fait néanmoins florès. Le salariat, dit une revue spécialisée, est devenu le statut privilégié par 62% des jeunes diplômés, les délais de rendez-vous sont plus courts et la prise en charge meilleure.
Un exemple parmi d’autres d’obstruction idéologique obtuse qui met la deuxième ville du département dans une situation sanitaire catastrophique.
RÉMI
« […] C’est qu’il faut une longue cuillère à l’homme qui doit manger avec le diable », fait dire Shakespeare dans la Comédie des Méprises.
Le 13 octobre, Serge Klarsfeld a accepté d’être décoré de la médaille de la Ville de Perpignan par le maire RN, Louis Aliot, aussi candidat à la présidence du RN au prochain congrès. Traqueur avec son épouse de criminels nazis, ils ont activement participé à débusquer Papon, Touvier, Bousquet et Barbie. La figure de la Mémoire de la Shoah s’est justifiée de façon ahurissante et hors-sol. Non content de manger avec le diable, il lui sert la soupe !
« Lorsque je vois dans une droite extrême une évolution, quand je vois des gens qui se rallient à nos valeurs, qui condamnent, comme Louis Aliot l’a fait, la rafle du Vél d’Hiv […], qui respectent la mémoire de la Shoah […] eh bien, je ne peux que le constater ». Poursuivant : « L’ADN de tout parti d’extrême droite, c’est l’antisémitisme. Or, je vois qu’il y a une évolution chez certains… », avant le bouquet final : « Ce que je veux dire […] tout simplement, c’est qu’il était un ennemi politique, aujourd’hui, il devient un adversaire […], donc il y a une évolution ». S. Klarsfeld dit aussi préférer que « l’extrême droite se droitise [et] évolue vers le camp républicain ».
En septembre, Louis Aliot a fait voter au Conseil municipal le nom d’une esplanade pour réhabiliter Pierre Sergent, membre de l’OAS, putschiste d’Alger en 1961, pendant que S. Klarsfeld explique dans Libération : « Aliot semble être dans une attitude d’ouverture vis-à-vis de nos compatriotes musulmans » !
En 2017, il co-signait une tribune qualifiant le FN de « parti xénophobe » « dont l’idéologie dangereuse et périmée nous ramène aux années 30 ».
Je ne crois pas aux FGM, aux fascistes génétiquement modifiés.
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