Une motion de censure présentée et votée par les partis de gauche, et appuyée par des voix de l'extrême droite n'est pas une première ; mais que certains à gauche s'en soient félicités pose question. « Il manquait 50 voix pour éjecter le gouvernement. Nous sommes prêts pour la relève » (JL. Mélenchon), « Je suis heureuse que le RN soit obligé de reconnaître le leadership de la NUPES » (R. Garrido). Tout fait ventre pour certains, donc, et seul le but - renverser le gouvernement - importe. Mais est-ce bien étonnant ?
Qu'on se rappelle un tweet de JL. Mélenchon du 8 juillet 2016 : « Je propose une autre ligne de clivage que la gauche ou la droite. Je propose une ligne du peuple contre l'oligarchie. » La démarche était déjà d'abolir certains marqueurs significatifs pour une fusion plus ou moins homogène du plus grand nombre incluant forcément des gens de droite et d'extrême droite, contre un très petit nombre de gens influents. Le populisme ne s'encombre pas de critères moraux et mise sur le poids du nombre. « Il manquait 50 voix » montre que la qualité des voix n'importe pas. Pourtant le RN ne veut pas de l'augmentation du SMIC, est pour la réquisition des grévistes, il n'est donc pas du côté de la classe ouvrière. Mais l'obsession du leader de LFI à vouloir être premier ministre le pousse à encourager tout ce qui pourrait créer une dissolution, persuadé qu'il est de voir la gauche l'emporter.
Contre toute évidence : la gauche est à 30%, la droite et l'extrême droite ont l'hégémonie culturelle dans la plupart des médias, et cette dissolution pourrait apporter le pire. A. Chassaigne a, par ailleurs, rappelé à l'Assemblée quelques fondamentaux qui rendent infranchissable pour les communistes, et pas seulement les communistes, le fossé qui nous sépare de l'extrême droite. La fin ne justifiera jamais ce moyen.
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