Carlos Tavares, directeur général du groupe automobile international Stellantis, a essayé de promouvoir mardi sur France Info le capitalisme de proximité.
Première leçon : comment arrive-t-il à un revenu de 19 millions € ? Très simple : il est un salarié comme un autre, avec un contrat. Et même, 90% de son salaire est indexé sur les résultats de l'entreprise ( il prend donc le risque énorme de ne toucher qu' 1,9 million € par an... ) E. Macron s'est dit choqué par un tel salaire? Il n'y a qu'en France qu'un très haut salaire scandalise ( il évite quand même de dire qu'avec les dividendes son revenu a atteint les 66 millions en 2021, cela peinerait trop les Français).
Deuxième leçon : un partage des richesses ( tout est dans le « un ») est normal ; le montant total de la prime d'intéressement versée à l'ensemble des salariés - 300 000 dans le monde - est le même que celui versé aux actionnaires -beaucoup moins nombreux-. Et « c'est là un parfait équilibre car les salariés ont besoin des actionnaires qui ont besoin des salariés ». Quelle chance de vivre dans cette entreprise merveilleuse où l'exploitation des travailleurs n'existe pas et où les classes collaborent...
Troisième leçon : les salaires ont été augmentés au début de l'année de 3,2%, et l'ajout de la prime d'intéressement et de la prime exceptionnelle porte cette augmentation à 7%. Mais la CGT lui reproche de mélanger salaire et primes. La réponse de C. Tavarès est émouvante : « quand je vais acheter mon pain, la boulangère ne fait pas le tri entre l'euro qui vient du salaire et l'euro qui vient de la prime. C'est le même euro. » Incroyable, la CGT, qui revendique l'augmentation du salaire brut, n'y avait pas pensé ?!...
Bon, ce capitaliste qui-va-acheter-son-pain sait aussi dire qu'il licenciera si la construction de batteries à l'étranger doit entraîner une perte de 40% de la valeur ajoutée par voiture. La proximité a des limites.
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