LE FOU DE DIEU

LE FOU DE DIEU

7 octobre 2022
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Bolsonaro dit avoir été élu par la volonté de Dieu, pense que Dieu est brésilien, et son mot d'ordre est « Dieu, famille, patrie ». On voit tout de suite que c'est un progressiste. De fait, il a fait énormément progresser la déforestation de l'Amazonie, en affaiblissant dès son arrivée au pouvoir les lois qui l'encadraient : « Dans la seule Amazonie, 111,6 hectares ont été déboisés chaque heure en 2021, ce qui équivaut à près de 18 arbres par seconde », indique Mapbiomas, qui regroupe des ONG, des universités et des entreprises technologiques. Pour les peuples originels de l'Amazonie, c'est une tragédie, car, pour eux, il n'y a pas la nature et les êtres humains, il n'y a que la nature, ils sont des peuples-forêt ; si bien qu'une fois chassés de leurs terres par les exploitants qui ont, grâce à Bolsonaro, l'autorisation de leur tirer dessus, ils se retrouvent dans les périphéries urbaines avec des injonctions capitalistes jusqu'ici ignorées, logement, emploi, argent, et tombent dans la misère. Le chef Raoni, soutien de Lula, a d'ailleurs porté plainte en 2020 contre Bolsonaro, pour meurtres, extermination et mise en esclavage des autochtones de l'Amazonie. Et la forêt amazonienne qui était un puits de carbone essentiel pour l'humanité est devenue émetteur net de CO2, justifiant en plus l'accusation d'écocide.

Même traitement pour le Mouvement des Sans Terre, qualifié de terroriste par Bolsonaro : les propriétaires ont le droit de tirer sur les récalcitrants et les paysans du MST, soutenus par Lula, savent que leur vie est menacée. L'accaparement de 54% des terres cultivables par 1% de la population est une des causes de la faim qui touche plus de 43 millions de personnes. Mais ce n'est pas la seule : Bolsonaro a fait fermer des entrepôts où l'on stockait du riz, du maïs, des graines, achetés de préférence aux petits et moyens producteurs. En cas de catastrophe naturelle il n'y en aurait aujourd'hui que pour un seul jour. La classe pauvre agonise, selon l'économiste Mori Coelho. Bolsonaro doit penser que Dieu n'aime pas les pauvres.

 

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