Aube - Politique
C’est une journée que l’exécutif va scruter de près. Premier rendez-vous national de grèves et de manifestations pour la hausse des salaires et le pouvoir d’achat, le jeudi 29 septembre a donné une mesure de la colère sociale qui couve depuis des mois.
Dans l’Aube pas moins de trois cortèges de manifestants se sont déployés dans les rues à l’appel de la CGT de FO, de la FSU et de Solidaires. 500 manifestants à Troyes, 80 à Romilly S/Seine et 50 à Bar Sur Aube qui partagent les mêmes colères. Bien entendu le pouvoir d’achat était en tête de gondole. Derrière la banderole des retraités l’exaspération est à son comble. Les fins de mois difficiles déjà depuis longtemps ont avec l’inflation galopante laissé place à des situations intenables pour nombre de retraités qui ne mangent plus à leur faim et s’apprêtent à vivre un hiver sans chauffage.
Chez les actifs la situation est à peine plus réjouissante. Derrière la pancarte des métallos des salariés de Assa Abloy de Ste Savine qui avec l’inflation voient leur pouvoir d’achat fondre alors que les profits des actionnaires flambent, à l’image des 160 milliards € de profits des entreprises du CAC 40 en 2021. Déjà 71 milliards € rien qu’au 1er semestre 2022.
De nouveaux cadeaux consentis au Medef
Et rien n’indique que le gouvernement dans un sursaut de justice sociale se décide enfin à taxer les profits et fasse payer les profiteurs de guerre. Bien au contraire, le projet de loi de finance 2023 prévoit de nouveau cadeaux concédés au Medef avec la suppression sur 2 ans de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE, 8 milliards d'euros). Autant d’argent qui va manquer à la solidarité nationale, comme par exemple pour la santé.
Les salariés de l’hôpital étaient d’ailleurs présents dans les rangs des manifestants troyens avec en tête un chiffre : 21 000. C’est le nombre de lits d’hôpitaux qui ont été fermés entre fin 2016 et fin 2021, donc en grande partie sous le quinquennat Macron. Les enseignant-es aubois-es étaient là aussi bien sûr avec une nouvelle inquiétude en tête : la réforme annoncée des lycées professionnels qui prévoit moins de cours à l’école mais 50% du temps en entreprise au grand bonheur du Medef qui a obtenu que ce soit lui seul qui décide du type de formation à délivrer.
À ce contexte inflammable s’ajoute la réforme régressive des retraites qui a pour principe de voler du salaire différé (leurs cotisations) aux salariés pour abonder le tournant de la rigueur de la dépense publique pris par le second quinquennat. Ce 29 septembre s’annonçait donc comme le premier rendez-vous d’un automne social incandescent.
© 2024 - La Dépêche de l’Aube
Création : Agence MNKY