ALLIANCES COUPABLES

ALLIANCES COUPABLES

30 septembre 2022
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Élections en Italie

Le monstre qui vient de surgir des urnes italiennes n’est pas simplement le produit du fascisme ou du post-fascisme. C’est d’abord celui de sa normalisation, les mues successives du parti mussolinien n’étant que l’un des stratagèmes pour y parvenir.

L’Italie ne s’est pas subitement réveillée un matin avec l’envie de ressusciter la figure du Duce. Pour faire accepter l’idée que celle qui s’en réclamait encore il y a peu ferait une première ministre convenable, il a fallu passer par trente ans de recomposition du champ politique. Trente ans durant lesquels on a habitué les électeurs à la banalité de la rhétorique et des obsessions identitaires de l’extrême droite comme réponse à leurs maux.

Les héritiers du MSI n’auraient jamais pu réussir seuls leur conquête du pouvoir. La main tendue des partis dits démocratiques s’est avérée déterminante. Le parti de Silvio Berlusconi a, le premier, brisé l’isolement de la mouvance néo-fasciste en incluant dès 1994 dans sa coalition le MSI-Alliance nationale dont est issue Giorgia Meloni, aux côtés des xénophobes de la Ligue du Nord (devenue Ligue). Mais Berlusconi n’est pas le seul à avoir noué des alliances coupables. L’actuel gouvernement Draghi, où cohabitent la droite, le centre gauche, les populistes du M5S et l’extrême droite de la Ligue, a aussi joué un rôle dans cette normalisation.

En France, des députés lepénistes ont été élus avec les voix du parti présidentiel à des postes clés de l’Assemblée nationale.

Difficile de ne pas faire le parallèle avec la « notabilisation » à marche accélérée du Rassemblement national en France. Certes, à la différence de ses cousins italiens, le parti de Marine Le Pen n’a jamais participé au pouvoir. Les institutions et la culture politique de notre pays se prêtent peu à ces jeux d’alliances larges, et le « cordon sanitaire » qui le maintient à l’écart s’est montré plus solide. Mais les choses sont en train de changer, et les élections de 2022 ont marqué une étape dans la banalisation du RN. Pour la première fois, des députés lepénistes ont été élus avec les voix du parti présidentiel à des postes clés de l’Assemblée nationale, où le RN dispose désormais du plus grand groupe d’opposition. Si ce n’est pas le pouvoir, c’est son antichambre.

 

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