Vigilance rouge pour les chômeurs. Déjà qu’ils doivent se gaver de cachets d’iode tant ils sont exposés aux radiations ! Les têtes de lard qui refusent de traverser la rue pour s’uberiser : paf !
Une nouvelle réforme, tout droit sortie, comme les précédentes, des tiroirs du Medef, est annoncée : « moduler » les indemnités « en fonction de la situation du marché du travail ». Des pelletées d’offres resteraient en tas. Pourquoi ? On ne le dit pas, mais c’est simple : pingrerie salariale contre « grande disponibilité ». Ce qui signifie des horaires à la con, week-ends compris. À quoi s’ajoute souvent l’éloignement géographique entre l’habitat et le lieu du travail ; les frais y afférant étant pour la pomme du salarié. Sans oublier la garde des enfants que la « flexi-mobilité » transforme en quadrature du cercle, ni les micro-boulots d’un jour, deux, quelques heures même. Refus ? Paf !
On fit un temps le boniment pour l’auto-entreprise. Ou comment se mettre à soi-même des chaînes. La statistique indique que deux tiers ne passent pas le cap des deux ans. Une grande partie du troisième s’effeuille dans les bourrasques d’une concurrence féroce entre « petits patrons ». Retour à la case chômage.
« Moduler », en l’espèce, c’est ôter aux chômeurs une part des droits pour lesquels ils ont cotisé. On sait l’instabilité du « marché du travail » et comment le patronat l’a, de tous temps, tripatouillée dans son intérêt : « Le but principal de la bourgeoisie par rapport à l'ouvrier est […] d'obtenir le travail en tant que matière première au plus bas coût possible… » (K. Marx).
Pourquoi ne modulerait-on pas plutôt l’impôt sur les bénéfices des 40 du CAC en fonction de la situation du pays dont ils ne sont pas exempts de responsabilité ?...
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