Mémoire
Les cérémonies patriotiques qui se déroulent dans le département permettent de mesurer les efforts des municipalités et des associations pour maintenir la ferveur du souvenir. On a noté cependant que la députée RN a osé se montrer à Nogent-sur-Seine. Ce manque de pudeur ne peut que hérisser le poil des militants associatifs, dont les valeurs démocratiques sont à l’opposé de celles de l’extrême-droite.
C’est ce qu’a rappelé Rolande Barthélémy à Creney dans un discours de haute tenue, rappelant ceux du regretté Maurice Camuset, en ce même lieu. « Mais comment peut-on encore considérer le devoir de mémoire comme un rempart contre les thèses racistes, négationnistes, révisionnistes, homophobes développées au grand jour lors des élections présidentielles ? Comment peut-on accepter les propos ignobles d'un candidat qui a osé dire « que le maréchal Pétain avait sauvé des juifs durant la seconde guerre mondiale ! * Ceci étant une monstruosité et du révisionnisme. Nos associations doivent agir pour combattre ces réécritures de l'histoire et cette contestation de crimes contre l'humanité. »
Buchères (24 août) et Creney (22 août), restent deux jalons sanglants de la barbarie nazie. Ccst que rappelle l’intervenante de l’ANACR. « Le 22 août 1944, 49 Résistants détenus à la prison Hennequin de Troyes y ont été extraits pour être massacrés au champ de tir de Creney par les barbares nazis où figuraient parmi eux des français des “Bezen Perrot". Ces 49 Patriotes sont morts parce qu'ils s'étaient rebellés face à l’occupation allemande et à la politique collaborationniste et autoritaire pétainiste de Vichy… La plupart étaient âgés de 18 à 25 ans et certains, pères de famille. » Faut-il rappeler que les sept miliciens bretons du “Bezen Perrot” étaient habillés en SS, donc non repérables, et que leur crime ne fut jamais puni. Ils avaient commis en Bretagne les exactions les plus atroces. Rolande rappela le martyr des quatre fusillés du groupe Gabriel Péri de Montceaux-les-Vaudes, exécutés le 22 février 1944. Elle signala en outre l’immense cérémonie inaugurale du 9 septembre 1944. « Après la guerre, un comité pour l'érection d'un monument en hommage aux victimes de ce massacre fut constitué et présidé par l'abbé Pierlot (Résistant FTPF), un des premiers à se rendre sur ce lieu de supplice et trouver les corps de ces malheureux »
Faisons en sorte, rappela-t-elle en conclusion, que le tragique destin de nos 53 Martyrs n'ait pas été vain afin que leur sacrifice pour notre liberté reste dans la mémoire !
* L’ADIRP rappelle que 28 juifs français furent arrêtés et déportés de 1941 à 1943 dans l’Aube.
© 2024 - La Dépêche de l’Aube
Création : Agence MNKY