Les Algériens ont fêté le 5 juillet l’indépendance de leur pays, obtenue après 130 ans de colonisation. Évidemment la guerre d’indépendance a laissé des traces. Des deux côtés. Le pardon n’est pas la chose du monde la mieux partagée. Il y eut des choses impardonnables. Madeleine Billat, dernière déportée de l’Aube, morte dernièrement, n’a jamais pardonné à la « racaille à Pétain » sa trahison et ses crimes.
Il existe des nostalgiques de l’Algérie française et de l’époque coloniale en général. On m’a enseigné à la primaire, la grandeur de la France, son empire colonial immense, source de richesses me disait-on, et nous admirions, nous les gosses du CM2 les cartes du monde déployées sous nos yeux. La France, il est vrai, régnait partout. Devenus adultes, le PCF et d’autres nous ont remis les yeux à l’endroit. Il y eut des horreurs commises par nos glorieux généraux.
Ce 5 juillet, quelques figures du Rn n’ont pas manqué de faire du révisionnisme en vantant l’oeuvre civilisatrice de la colonisation. Le doyen d’âge de l’Assemblée, membre du Rn, a refusé de condamner l’OAS. Normal, il la fréquentait à l’époque. Louis Aliot, maire de Perpignan, célébrait la semaine précédente les bienfaits de l’Algérie française. Robert Ménard de son côté rebaptisait une rue du nom d’un militaire membre du putsch d’Alger.
Des années de mensonges de Marine Le Pen ont fait croire que le Rn avait rejoint les valeurs républicaines. Des élus du Conseil départemental ont refusé d’appeler à voter contre les candidats Rn aubois. Nous voilà, pour cela, affligés de deux nostalgiques de la gégène. Ils s’en défendront sans doute. Voyez comme nous sommes fréquentables !
Ils sont comme ces cannibales qui prétendent s’être humanisés, Regardez, disent-ils, nous mangeons avec une fourchette.
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