Troyes - Culture
Partout en Irlande, chaque week-end, au Pub, toute la famille est là, les instruments surgissent, chacun participe à l’allant de la musique avec son instrument, puis on danse et si l’ambiance est bonne les musiciens amateurs s’ajoutent et l’on danse plus encore. Au générique de chaque film américain qui se déroule en France, on entend un air d’accordéon, symbole de la joie de vivre de notre pays.
À Troyes, durant la fête de la musique mardi 21 juin, nous avons assisté à un déferlement impressionnant, un monde fou ayant envie de s’amuser, envie d’une soirée heureuse ensemble. À chaque carrefour une musique techno, bruyante, dure, une musique de crise et de colère aucun danseur ou si peu. La musique, qu’on me dit d’aujourd’hui, ne fait-elle plus danser ?
Mais où était donc la fête promise, son orchestre classique, ses airs d’accordéon, de blues, de folk, de jazz, l’envie d’être ensemble, de partager, de danser et s’enlacer ?
Ce fut plutôt un défilé ininterrompu digne de la foire du trône ou chacun ne faisait que passer, les plus jeunes cherchant l’Amour bien sûr… La seule petite exception aperçue, une association faisant danser les enfants au son de tambours africains et sans micros, les parents ravis de cet engouement.
Le lendemain, retour du désert en ville.
Quelques bar établis de longue date au centre-ville s’efforcent pourtant de maintenir le coeur battant de la fête tout au long de l’année, mais sans trop de bruit s’il vous plait et arrêt à 23 heures. La musique vivante, est-elle considérée comme subversive dans notre ville ? Chaque soir la police municipale veille, la jeunesse ne semble plus avoir le droit de s’amuser, de vivre, d’espérer… Dormez en paix braves gens.
Faut-t-il donc attendre les seules manifestations chaperonnées et donc autorisées par la Ville, les autres n’ayant plus le droit de cité.
Certes pour faire la fête, il faut avoir une bonne raison de faire la fête, mais les jours d’antan sont oubliés et les jours heureux ne sont pas encore pour aujourd’hui.
José Alvarez
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