13 juin 1944 : Marguerite Buffard-Flavien meurt après s’être jetée du 3ème étage de l’immeuble de la Milice à Lyon pour ne pas parler sous la torture.
13 juin 2022, 40 personnes réunies autour du monument aux morts de Voué, où Marguerite a vécu.
C’est en tant que président départemental de l’ADIRP que notre camarade Jean Lefèvre a retracé la vie de Marguerite, « cette sainte laïque » a-t-il dit. Son parcours est en effet digne d’une légende.
Fille d’instituteurs publics, sortie cacique de l’EN supérieure de Sèvres, elle milite avec le savant Paul Langevin dans le Groupe de vigilance antifasciste dès 1934. Militante ardente du PCF qu’elle rejoint en 1935, sa pugnacité tant contre la guerre d’Espagne que les accords de Munich lui vaut des suspensions et des mutations entre Colmar, Caen puis Troyes en 1939 où elle est nommée professeure de philosophie.
C’est là qu’elle rencontre Jean Flavien, dirigeant national communiste, et qu’elle l’épouse. Celui-ci sera, hélas, mobilisé 15 jours plus tard puis fait prisonnier en mai 1940.
L’historien Christian Langeois retrouvera leur abondante correspondance et écrira son éclairante biographie.
Marguerite sera plusieurs fois arrêtée et emprisonnée, mais s’évadera pour rejoindre la Résistance. On la retrouve à la direction des FTPF de Lyon. Dénoncée, elle est torturée dans les bureaux de la Milice de Touvier. C’est à ce moment qu’elle décide de sacrifier sa vie pour protéger ses camarades.
Jean Lefèvre termina son discours par ces mots :
« Les gens d’aujourd’hui sont -ils conscients qu’elle appartient à cette partie vivante et ardente de la nation qui a fait cadeau à la France de sa vie pour que puisse renaître la République, assassinée pendant 4 ans, qu’elle a en même temps donné au peuple français le programme du Conseil National de la Résistance, la sécurité sociale, les retraites, ces conquêtes peu à peu grignotées. Le devoir de mémoire n’est pas seulement de déposer des fleurs mais de rappeler ces faits et ces acquis. Nos associations patriotiques, nos collectivités doivent à ce titre demeurer des sentinelles de la mémoire afin de raconter et perpétuer ce que fut, pour tous nos martyrs, le chemin de l’honneur. »
Assistaient à la cérémonie, M. Guy Bernier, Conseiller départemental, M. Alain Steinmann, maire et une partie de son Conseil, Anna Zajac, Jean Pierre Cornevin, Bernard Champagne élus à Troyes, St André les Vergers et La Chapelle St Luc. Un pot fut offert aux nombreuses personnes présentes. Rendez-vous a été pris pour qu’un lieu symbolique puisse lui être attribué.
À l’issue de la la cérémonie, un pot à été offert par la commune de Voué.
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