C’est la capitulation sans condition de l’Allemagne nazie qui était fêtée à l’Ouest comme à l’Est, cette semaine. Mais seul, le maire d’Arcis y a fait allusion parlant de reddition. Les années se suivent et se ressemblent. On commémore, mais pas jusqu’au bout. Encore heureux qu’on ait abandonné le mot armistice qui fut souvent employé, comme si les nazis étaient devenus des partenaires fréquentables.
Cette année l’expression consacrée a été de commémorer « la VICTOIRE de 1945 », répétée Inlassablement devant les monuments aux morts. La Victoire de qui ? Sur qui ? On ne le saura pas.
On a évoqué bien sûr le « devoir de mémoire », ce rideau de fumée qui permet d’en masquer le contenu. Quand il y a lieu, on salue nos morts héroïques sans dire ce que fut leurs combats et à quoi ils aboutirent. Répétons-le inlassablement, les combats de tous ces héros aboutirent à la restauration de la République et à une révolution sociale due au programme du CNR que notre pays n’avait jamais connu avant, même en 36. On comprend que certains profitent de ce silence pour détruire ce qui a été fait alors.
« Déjà, vous n’êtes plus que pour avoir péri, »dit Aragon désabusé. Comme on ne dit rien de tout cela, il ne faut pas s’étonner que les enfants devenus lycéens et collégiens n’en sachent rien et rendent des copies blanches au Concours National de la Résistance et de la Déportation.
À Romilly, les discours eurent une autre tonalité quand fut découverte cette stèle magnifique inaugurée le 8 mai portant gravés les noms des 64 déportés et ceux, difficiles à prononcer, des camps où certains moururent.
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