La guerre, la peur de la guerre, partout dans les médias. Et derrière le déferlement des images de villes et villages anéantis sous les bombes, de ces populations fuyant la mort et le sang, l’éternel narratif du bon et du méchant est dispensé, une avalanche de propagande distillée par les chroniqueurs, spécialistes de la Covid hier, de la géopolitique aujourd’hui.
Les Russes, bien sûr, mentent systématiquement, Poutine est fou, paranoïaque, nostalgique de la Grande Russie, de l’URSS, avide de vengeance. « On a le sentiment que… ; On a l’impression que… ; Impossible de savoir mais… ».
Poutine dit pourtant depuis huit ans : « Plus d’extension de l’OTAN jusqu’à nos frontières, neutralité pour l’Ukraine, pas de drones américains pour bombarder le Donbass. C’est la ligne rouge au-delà de laquelle cela deviendra une menace existentielle pour nous ».
Mais nous voilà sommés d’être anti-Russie, pro-Ukraine et pro-OTAN…
Biden, en vieux shérif, pour faire oublier les martyrs des Vietnam, Yémen, Palestine, Irak, Syrie, vient asséner en Europe que Poutine est un « tueur, criminel de guerre, boucher ». Quel bon diplomate !... Mais il a déjà raflé la mise en gagnant l’exportation de son cher et polluant gaz de schiste et de ses avions militaires à l’Allemagne et la Pologne.
Zelinsky, qui après s’être fait élire en promettant la fin de la corruption, fut lui-même pris la main dans le sac dans l’affaire des Pandora Papers, est devenu maintenant le nouveau héros du monde prétendument libre.
Beaucoup de nos amis sont écoeurés jusqu’à l’overdose par ce déferlement idéologique sous couvert d’information, même si, bien sûr, nous condamnons tous la guerre en Ukraine et son cortège d’horreurs, comme nous condamnons toute guerre.
Des contrepoints s’expriment pourtant : Hubert Védrine qui déplore les pressions occidentales qui ont conduit Poutine à cette extrémité ; John Mearsheimer (grand penseur très réputé et écouté outre-Atlantique) pour qui, « L’Occident porte la plus grande responsabilité pour ce qui se passe aujourd’hui ».*
Le temps des historiens viendra pour faire clarté, mais aujourd’hui en place de cette rhétorique de haine, cette voie de l’escalade, il faut pour tous les gens d’esprit, proclamer la guerre à la guerre, regarder la carte du conflit dans la perspective de la paix à venir, comme la possible création d’une zone tampon à l’ouest de la Russie.
José Alvarez
* Sa passionnante interview : https://vimeo.com/manage/videos/689470713
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