Le Président de la République est sans surprise candidat pour un second mandat. En cas de réélection, la gauche devra incarner une opposition soudée et une alternative populaire sans ambiguïté afin de faire face au projet d’un pouvoir aux ordres de la finance mondialisée et surtout préparer l’avenir.
La déclaration de candidature d’Emmanuel Macron devait faire entrer la campagne électorale dans le vif du sujet. Malheureusement, à un mois seulement du premier tour, tous ceux qui rêvaient (enfin) d’une confrontation d’idées, approfondie et éclairante, risquent d’en être pour leurs frais. Comme on pouvait le redouter, les premiers pas du président sortant dans cette élection confirment
qu’il a opté pour une stratégie aussi frustrante qu’antidémocratique : celle de l’évitement.
Une lettre aux Français publiée dans la presse régionale, une mini-série stylisée consacrée à sa modeste personne égrainée chaque vendredi sur YouTube… C’est désormais une certitude : le candidat jupitérien, invoquant la situation en Ukraine, ne se risquera pas à descendre dans l’arène politique nationale. Pas de confrontation directe avec ses opposants. Pas d’analyse de son bilan. Il sera l’« homme d’État » au-dessus de la mêlée. Ni gauche, ni droite, ni débat.
Cette manière d’avancer masqué, où la communication prend le pas sur le fond, est un bon résumé de la manière dont Emmanuel Macron exerce le pouvoir depuis cinq ans. Vertical et solitaire, davantage axé sur son image que sur ses propositions.
Sans surprise : dans leur motivation, les futurs électeurs macronistes placent ainsi en tête la « confiance personnelle » qu’ils éprouvent vis-à-vis du personnage (55 %), bien avant la « proximité idéologique » (32 %). L’apparence l’emporte sur le projet. Le chef de l’État le sait. Il se met en scène, joue de la posture du protecteur « bienveillant », enchaîne les discours creux en fuyant toute contradiction. Et tout contradicteur.
Cette stratégie tue la démocratie à petit feu. Et prolonge cette République sans le peuple que le chef de l’État échafaude depuis cinq ans. Elle sert également, ne l’oublions pas, un agenda libéral - réforme des retraites, poursuite de la casse de la fonction publique, cadeaux aux plus riches etc - d’autant plus redoutable qu’il est dissimulé au regard des citoyens.
Une campagne présidentielle digne de ce nom ne peut se satisfaire de ce jeu de cache-cache où le protagoniste tait sa propre idéologie pour mieux l’imposer.
LDA
PARRAINAGES DANS L’AUBE : UN OCÉAN DE DÉSESPÉRANCE
60% des parrainages des élu-es aubois.es l’ont été au profit de la droite et de l’extrême droite (un tiers pour la seule extrême droite). On peut donc affirmer sans crainte que les élu-es aubois.es n’ont pas attendu l’appel de F. Bayrou pour fleurter avec les thèses racistes et réactionnaire. Si l’on y rajoute ceux obtenus par E. Macron, F. Asselineau et J. Lassalle, ont atteint 81% des parrainages qui ont été à des candidat-es allant du centre droit à la droite extrême. Tout va bien ! Politiquement l’Aube est bien un océan de désespérance.
Dans ce marasme, on accordera la palme de la honte à E. Vuillemin. Le Maire de Romilly sur Seine devra assumer avoir offert sur un plateau la signature d’une ville populaire de 15000 habitants à Zemmour, le candidat adorateur de Pétain. Quant à la gauche elle recueille tout juste 25 signatures... majoritairement pour P. Poutou (11) et N. Arthaud (4). Des signatures que les candidat-es d’extrême gauche doivent certainement à l’engagement de leurs militant-es sur le terrain.
Petit florilège quand même, les électrices et les électeurs de gauche qui ne sont plus à une trahison prês, auront pu apprécier que le seul conseiller régional élu sur une liste de gauche dans l’Aube et néanmoins habitant la Marne, l’écologiste Ghislain Wysocinski, a trouvé le moyen de parrainer N. Dupont-Aignan. Quand je vous dits que l’on ne prête qu’aux riches...
Passy Connh
FABIEN ROUSSEL ENGRANGE LES SOUTIENS
« Il incarne cette gauche qui sait où elle va et pour qui elle se bat » c’est avec ces mots qu’Emmanuel Maurel élu député européen sur
la liste de FI en 2019, a annoncé mercredi dernier le soutien de son parti, la Gauche républicaine et socialiste (GRS) à la candidature de
Fabien Roussel. Sa collègue, la sénatrice socialiste, Marie Noelle Lienemann en avait fait de même la veille : « F. Roussel est plus attaché que JL Mélenchon à recréer une nouvelle gauche populaire, républicaine et sociale ».
Ces soutiens font suite à une longue liste de personnalités politiques, intellectuelles clairement ancrées à gauche, parfois même très proches de Mélenchon comme sa députée suppléante Sophie Camart, ayant décidé de soutenir le candidat communiste. Pour une bonne partie de l’électorat populaire, et la plupart des organisations de gauche ( le MRC, les Radicaux de gauche, la nouvelle gauche socialiste, viennent d’emboiter le pas à GRS), Mélenchon incarne la division de la gauche qu’il n’a cessé d’attiser depuis 2017.
Passy Connh
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