Augmentation des salaires
La question sociale va-t-elle enfinprendre le pas sur les sujets nauséabonds de l’extrême droite dans le débat public de la campagne présidentielle ? Le salaire et la qualité de l’emploi sont en tout cas la priorité des Français soumis à des salaires au rabais et à une inflation record sur les biens de première nécessité.
Nos compatriotes ne sont ni sourds ni aveugles : ils entendent le ministre de l’Économie se réjouir d’une croissance historique. Ils n’en croient pas leurs oreilles lorsque les médias annoncent « la pluie de dividendes » (France Info) qui va tomber dans les poches des actionnaires : 1 460 Mds $ versés au niveau mondial pour la seule année 2021 et près de 55 Mds € en France. Ce ruissellement honteux échappe à ceux qui produisent les richesses : les millions de salariés.
L’arnaque de la baisse des cotisations
Face à cela, campagne électorale oblige, le tour de passepasse de la droite macroniste, de LR et des candidats d’extrême droite est de faire avaler une augmentation du salaire net en abaissant les cotisations sociales qu’ils appellent « charges ». On distingue ici la ligne directrice,
partagée par la droite et ses extrêmes : ne jamais toucher aux profits du patronat.
Par exemple, l’augmentation du salaire minimum à 1 500 €, mais financée par une baisse des cotisations vieillesse des salariés que propose Valérie Pécresse, est une véritable arnaque. Ce que gagne le salarié sur le moment, il le perdra pour la retraite...
Et plus l’on va à droite de l’échiquier politique, plus les cotisations sociales, pourtant ciment du modèle social français, sont dans le viseur des candidats. Ainsi, le candidat Zemmour, en proposant « d’augmenter le salaire net en préservant le salaire brut », va encore plus loin dans
sa volonté de destruction du modèle social avec son idée de primes « sans aucune cotisation salariale ni patronale ».
« La ligne directrice partagée par la droite et son extrême est de ne jamais toucher aux profits du patronat. »
Même tonneau pour Le Pen qui promet l’exonération decotisations patronales « pour toute hausse de salaire de 10 % accordée à l’ensemble des salariés gagnant jusqu’à trois fois le Smic ».
La façon d’énoncer les choses n’est pas anodine.
À gauche, Jean-Luc Mélenchon propose, comme Christiane Taubira, un Smic à 1 400 euros net et souhaite « limiter l’écart de 1 à 20 entre le salaire le plus bas et le salaire le plus haut dans une entreprise ». L’insoumis n’insiste pourtant pas autant que le candidat PCF, Fabien Roussel, sur la question des cotisations sociales.
Dans le programme de LFI l’augmentation du Smic est énoncée uniquement en net, semant ainsi le doute sur ses intentions concernant le financement de la Sécurité Sociale, car déjà en 2017, le programme de l’insoumis proposait de supprimer les cotisations sociales pour les remplacer par la CSG, tournant ainsi diamétralement le dos à celui du Front de Gauche.
Le communiste Fabien Roussel évoque d’abord le salaire brut avant de parler net, remettant au centre le salaire socialisé, et souhaite « un salaire minimum à 1 923 euros brut, soit 1 500 euros net ». En faisant entendre que « le salaire brut, c’est notre protection sociale, celle qui
permet de se soigner et de ne pas mourir travail », le candidat communiste fait de la cotisation sociale une bataille centrale, culturelle et sociale, comme l’avait souhaité le Conseil National de la Résistance avec son principe fondateur : « Tu cotiseras selon tes moyens et tu seras soigné selon tes besoins. »
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