Il était une fois un dieu romain nommé Janus qui avait 2 têtes regardant dans des directions opposées. S’il avait 2 têtes, il avait aussi 2 métiers. D’un côté il était cultivateur, de l’autre il battait monnaie de bronze. Sur l’avers, le monnayeur Janus fit graver ses 2 têtes bien barbues et dignes pour l’éternité. Normal, c’est le chef, l’édile qui règne sur la ville et ses circonvoisins, à qui on obéit et on rend hommage. Sur le revers on voit un bateau pour rendre hommage à Saturne. Un bateau et pas un avion qu’il aurait détesté au cas où la légende en aurait inventé un.
La Dépêche ne donne pas souvent dans la mythologie, mais cette histoire nous interpelle du fait qu’il nous semble avoir rencontré à Troyes un tel phénomène biface, édile et banquier, être fabuleux dont la double nature nous interpelle. Peut-on être élu du peuple pour veiller au bonheur de chacun et diriger une banque dont le souci et de travailler avec l’argent, c’est-à-dire le travail et la sueur des gens. Peut-on être maire et Chairman de Barclays-France ?
Dans la ville du banquier-maire, certains à gauche félicitent le virtuose, attendant un ruissellement probable. Mais ça ne ruisselle toujours pas du côté des pauvres. Le département c’est 50 000 personnes au-dessous du seuil de pauvreté. Les Restos du coeur, Secours pop, Secours catho etc, nous disent tous que la précarité explose. 20 personnes vivent dans la rue. Le logement est pourri, on ne peut plus payer l’énergie. Notre Janus assume publiquement son libéralisme et applaudit Pécresse, la dame au Karcher.
L’Aube capitalise les misères en attendant de faire sauter la banque de ses colères.
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