Samedi 18 décembre, pour la journée internationale des migrant-es à l’appel d’un collectif d’associations, de syndicats, de partis politiques et de citoyen.ne.s, un rassemblement a eu lieu Place de l’Hôtel de ville de Troyes pour condamner l’aggravation des conditions de vie et d’accès aux droits des réfugiés et des demandeurs d’asile.
C’est une évidence, la crise du coronavirus sert d’argument pour refuser aux réfugiés et aux demandeurs d’asile l’accès aux droits les plus essentiels , et de nouveau bafouer le droit international. Dans la plupart des pays européens, de plus en plus de demandeurs d’asile vivent dans des conditions inhumaines.
Mais quelle est cette société qui peut accepter tant de souffrance infligée à des femmes, à des enfants, à des hommes, qui ne demandent rien d’autre qu’une vie meilleure. Quelle est cette société qui peut s’offusquer le soir au 20 heures d’apprendre que des femmes, des enfants, des hommes se noient à notre porte sans même que l’on puisse leur porter secours et assumer tranquillement que les candidats d’extrême droite et leurs discours de haine contre ces mêmes migrant-es culminent à 30% d’intentions de vote aux élections présidentielles.
Je le dis sans détour, celle et ceux qui votent pour l’extrême droite, sont co-responsables de cette situation. C’est l’insoutenable niveau électoral des répandeurs de haine, en France et dans toute l’Europe, qui pèse sur les décideurs politique, qui toute honte bue, cèdent aux thèses populistes aux racismes et à la discrimination. Qu’importe pour eux le sort de ces êtres humains.
Tout cela se nourrit et s’accélère jusqu’à la nausée
C’est pour ces mêmes raisons honteusement électoralistes que la candidate de la droite républicaine, Valérie Pécresse, dans un discours formulé à Troyes et applaudi par les élu.es de la droite locale, ose faire le lien scandaleux entre étrangers et insécurité.
C’est le niveau intolérable des adorateurs de Pétain dans notre pays et dans le département de l’Aube qui fait qu’à Troyes aujourd’hui, de jeunes majeurs migrants, qui ont été accueillis mineurs sur notre territoire, qui ont été pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance, sont du jour au lendemain et de façon brutale jetés à la rue, exclus de leur formation, obligés d’arrêter leur apprentissage, interdits de travailler et plongés dans la précarité, parce que le Préfet refuse de leur attribuer un titre de séjour.
C’est une violence inouïe pour ces jeunes, courageux et motivés, qui perdent à 18 ans tout espoir de construire un avenir en France et de s’intégrer dans notre société. Et c’est une absurdité économique et sociale car les entreprises qui accueillent ces jeunes ont besoin de salarié.es qualifié.es.
Les digues ont lâché
Voilà ce dont est capable une société où l’extrême droite fait 33% au 2ème tour de l’élection présidentielle comme ce fut le cas en 2017. Elle avait fait 21.5% au 1er. Je vous laisse imaginer la situation si les répandeurs de haine progressaient encore. En 2001, notre peuple avait réussi à contenir l’extrême droite à 17%, son score du 1er tour. Depuis les digues, y compris à gauche, ont lâché de façon complètement irresponsable, pour des raisons purement électoralistes voire populistes. Heureusement ce n’est pas le cas de toutes les organisations politiques.
D’ailleurs à ce sujet, en tant qu’électrice communiste, je suis fière que mon parti n’ait jamais rien lâché à l’extrême droite, y compris en faisant barrage aux fachos au 2ème tour de l’élection présidentielle.
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