La mairie de Courteranges a inauguré une école primaire en lui donnant le nom d’une déportée, Lily Keller-Rosenberg, originaire du Nord et
qui sait raconter son martyre dans les établissements scolaires. Nous ne pouvons qu’encourager de telles initiatives qui rappellent un passé douloureux, celui de l’extermination des juifs par les nazis.
Jean Lefèvre, Le président de la FNDIRP ( Fédération des Déportés, Internés, Résistants ) qui a remercié le maire pour cette initiative,
rappelle qu’il y a deux grandes leçons à tirer de cette période.
La première est la condamnation totale et sans équivoque de la Shoah qui est l’extermination systématique d’un peuple à cause de ses origines. Les élèves de Courteranges, à travers le destin de Lily, y découvriront les théories antiscientifiques criminelles du nazisme ainsi que le négationnisme d’aujourd’hui.
La seconde leçon est celle donnée par la déportation de répression qui visait la Résistance intérieure, celle des combattants de l’ombre qui se sont dressés contre l’envahisseur. En plus des souffrances endurées, l’idée de lutte patriotique et d’engagement volontaire permet une réflexion plus profonde.
On pourrait inciter des mairies et des écoles à donner le nom d’un résistant mort en déportation pour illustrer la répression féroce subie par les combattants de l’ombre. L’Aube compte 250 victimes de « répression » (dont 20 femmes) sur 720 déporté-e-s.(1)
À quand une école Louise Ferrouil, Marie-Louise Demange, Odile Gagon, Georgette Stéphane ?
Madeleine Billat, dernière déportée de répression, toujours vivante, mériterait elle aussi que son nom figure sur une rue ou un établissement.
(1) Chiffres difficiles aujourd’hui encore à préciser.
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