L'Observatoire des multinationales a montré récemment que 100% des entreprises du CAC40 ont profité d'aides publiques liées à la pandémie, tout en supprimant près de 30 000 emplois en France et en versant sans vergogne près de 51 milliards € en 2021 à leurs actionnaires plutôt que d'investir. Par ailleurs, et paradoxalement si l'on pense - et les capitalistes le pensent - que les gens sont prêts à tout pour avoir un emploi, il y a de plus en plus de démissions, parfois sans préavis, ce qui génère une pénurie de personnel en particulier dans les domaines de la santé, des transports, de l'enseignement, de la restauration et du bâtiment.
Alors, dans ce délitement, l'idée d'un droit universel au travail, prend à contre-pied le système capitaliste où l'humain fait partie des ressources à (sur)exploiter, puisque Fabien Roussel ne parle pas d'un travail imposé, subi, mais d'un travail choisi, correctement rémunéré, d'une formation choisie et d'un changement de fonctionnement de l'entreprise où celles et ceux qui travaillent auraient un droit d'intervention sur la gestion et sur ce qu'ils produisent.
Pour transformer le monde, Marx l'a démontré, il n'y a que le travail, qui est donc inhérent à la condition humaine, et ce sont les rapports de production qui vont déterminer le type de société dans lequel on va vivre; et en changeant les rapports entre l'entreprise, l'État et les travailleurs, en rendant inutile, par l'impôt, l'accumulation de profit, on passe d'un système capitaliste avec l'armée de réserve des chômeurs et la désastreuse surproduction à une République sociale au centre de laquelle le travail est aussi émancipation. Mais cette République sociale ne sera rendue possible que par le vote du monde du travail conscient de son intérêt.
Les capitalistes, eux, n'oublient jamais d'aller voter.
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