Jamais sans son livre, Monsieur Z. fait la tournée des villes pour rencontrer ses fidèles et ses adorateurs et s'est même aventuré jusqu'en Corse, avec l'inconscience du débutant. Madame LP, ne voulant pas être en reste, fait une tournée en Hongrie pour féliciter V. Orban d'avoir un régime si démocratique et de préserver son beau pays de « la submersion migratoire ». Rien de moins. Une caractéristique commune à ces deux VRP : c'est l'électeur qui les intéresse, pas l'électrice. L'électeur, car les femmes sont plutôt méprisées : inintelligentes par nature pour M. Z, au foyer et devant y rester pour Mme LP. Et tous les sondages montrent la montée inexorable des intentions de vote pour ces deux personnages ; sondages relayés complaisamment par toutes les chaînes d'information.
Mais ces mêmes chaînes n'ont pas du tout parlé de la grande manifestation du 16 octobre à Rome qui regroupait, à l'appel des syndicats, 100 000 personnes contre la montée du fascisme. Pourtant la place San Giovanni était rouge de monde. Le 18 octobre elles ont très peu parlé de la victoire du centre gauche, aux municipales partielles, dans toutes les grandes villes italiennes sauf Trieste. Pourtant, dès le premier tour, le centre gauche avait remporté les mairies emblématiques de Naples, Milan, Bologne, et cela contre toute attente, puisque les sondages prédisaient un raz-de-marée d'extrême droite. Alors pourquoi l'avoir caché ?
Sans doute parce qu'en France la montée de l'extrême droite dans les sondages fait parallèlement monter le vote Macron, appuyé par le capital qui a intérêt à imposer l'idée d'une gauche définitivement à terre. Sans doute aussi parce que cette victoire en Italie confirme que les sondages, qui s'étaient tous trompés pour les régionales en France, n'ont aucune vertu prédictive, et que la gauche peut donc convaincre et gagner. De toute façon, les enjeux économiques, sociaux et environnementaux, décisifs, ne nous laissent pas le choix. Elle doit gagner.
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