La virginité en politique, ça n’existe pas. C’est pourtant une denrée très recherchée. Aujourd’hui, on n’est pas de gauche parce que la gauche nous a trahi. Aujourd’hui, on n’est pas de droite parce que la droite a les mains sales. Quant aux extrêmes, n’en parlons pas, on sait où ça mène. Alors on essaie de dégotter des gens de la société civile, des hors sol de la politique, des hauts ou moyens fonctionnaires, des gros ou petits patrons. Et quand on a puisé dans cet immense marigot où grouillent les beaux appétits, quand on en a élu quelques-uns, on s’aperçoit qu’ils deviennent, vite fait, bien fait, des politiciens comme les autres. Macroniens pour l’heure. Certains même ressortent l’étiquette qu’ils avaient planquée pour mieux gagner le concours.
La deuxième méthode pour rameuter le peuple querelleur et moqueur, c’est d’inventer un mouvement, tout nouveau, tout chaud, fait pour lui, le peuple, pensé pour lui, pour qu’il s’y reconnaisse et l’épouse. Et d’y mettre à la tête quelqu’un, si possible beau parleur, le renégat d’un parti qui, selon eux, a failli. Ils n’ont pas toujours tort sur le verdict, mais, quitter un parti, c’est créer la division alors qu’on dit vouloir unir. On glissera le mot UNION dans le titre, alors qu’on la refuse dans la réalité.
La troisième méthode est hollandienne. L’homme ayant été président du pays (par défaut) se met en dehors des partis. Il dit prendre de la hauteur. Il étrille les uns et les autres non sans méchanceté, mais avec la nostalgie de celui qui cherche à justifier la bataille qu’il a perdue. Et sa solution, c’est encore et toujours la social-démocratie au service de l’économie libérale.
Trois méthodes qui ont conduit le peuple à bouder les isoloirs.
Et si on essayait la méthode Roussel qui veut que le monde du travail reprenne le pouvoir à l’oligarchie capitaliste ?
© 2024 - La Dépêche de l’Aube
Création : Agence MNKY