« Nous avons décidé que les pourboires payés par carte bancaire seraient sans charge pour les employeurs et sans impôt pour les salariés » avec une mise en oeuvre « dans les prochains mois », a dit E. Macron lors d'une visite au Salon international de la restauration, de l'hôtellerie et de l'alimentation à Lyon. Ce sera un « complément de salaire ». Intéressant pour le patron : il n'a pas à le payer, c'est le client qui s'en charge. Moins intéressant pour l'employé-e : ce « complément » n'entrera ni dans son calcul de retraite ni dans ses allocations-chômage car ne sera l'objet d'aucune cotisation sociale.
E. Macron sait que ce qu'il appelle « charge » pour le patron s'appelle « cotisation » et que le salarié paie aussi une « cotisation » avant de payer un impôt. Mais cet oubli systématique introduit peu à peu l'idée que le mode de gestion de la Sécurité Sociale est obsolète puisqu'on n'emploie plus les termes qui en définissent la nature révolutionnaire. Car le but des libéraux est de mettre la main sur la gestion de la SS ; la création de la CSG est le pied dans la porte et en octobre 2019 le vote par l'Assemblée Nationale de la non compensation par l'État d'exonérations de cotisations patronales pousse un peu plus fort en ce sens.
Réduire, voire supprimer les cotisations patronales, affaiblir et démanteler la SS est évidemment l'objectif. C'est pourquoi dire que l'on portera le SMIC à 1400 € net, n'est pas la même chose que de dire, comme le fait Fabien Roussel, que l'on portera le SMIC à 1800 € brut. Entre les deux montants, la part de profit qui finance le bien-être de tous.
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