« J 'ai rencontré plein de professeurs contents ! » avait osé Jean-Michel Blanquer le 26 août, lors de sa conférence de presse de rentrée. Qu’il se réjouisse : des professeurs – et des élèves, et des parents d’élèves – contents, on en trouve à foison. Parce que c’est la rentrée, et que l’école occupe à ce point une place centrale dans la vie des uns et des autres que la voir reprendre est toujours une joie, qui, cette année, se teinte de très sérieuses inquiétudes.
Après les syndicats, qui appellent à une première journée de mobilisation le 23 septembre et dénoncent de façon à peu près unanime les incohérences, le manque de préparation de cette rentrée et l’insuffisance probable des mesures sanitaires qui l’encadrent, des parents et élèves le confirment. Ils souhaitaient des mesures sanitaires à la hauteur de la menace représentée par le variant Delta ? Ils n’auront qu’un protocole dégradé, assorti d’une vague promesse d’aider les collectivités locales à équiper les établissements de détecteurs de CO2 – dont l’utilité est avérée depuis bien plus d’un an. Cela alors qu’en pleine crise Jean-Michel Blanquer a rendu au budget de l’État 600 millions d’euros non utilisés. Ils réclament, comme la FCPE (première fédération de parents d’élèves), des embauches massives d’enseignants et d’autres personnels pour combattre les inégalités scolaires, faire des demi -groupes, répondre aux besoins des élèves en difficulté ?
Le ministre, qui détricote l’éducation prioritaire, a décidé de supprimer près de 1 900 postes dans le secondaire : l’équivalent de la fermeture de 166 collèges, alors que les effectifs élèves sont en croissance continue. Ils avaient besoin d’un soutien économique pour faire face aux difficultés engendrées par la crise ? Ils ont eu une polémique, honteuse et mensongère, sur l’allocation de rentrée scolaire. Le ministre revendique la joie de la rentrée. Mais que lui doit-elle ?
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