Il y a 75000 communes dans l'Union Européenne, 35000 en France et parmi elles, une seule qui, depuis sa création en 1921, élit sans discontinuer un maire communiste. Le village d'Astérix, en quelque sorte, en rouge, qui résiste depuis 100 ans au bulldozer capitaliste et libéral.
Cette commune du Gard, première commune communiste de France, s'appelle Le Martinet et l'origine de son nom n'est pas l'oiseau mais le marteau mécanique utilisé dans les forges. C'était un de ces villages-usines cévenols où la Compagnie contrôlait quasiment tout de la vie des mineurs ; mais à partir de 1921 la commune devient vite un bastion du mouvement ouvrier et s'organise. L'école maternelle, très innovante, recevra même la visite d'une délégation soviétique et l'un des mineurs du Martinet, Victorin Duguet, deviendra en 1946 président des Charbonnages de France nationalisés. C'est dire l'évidence de fêter ces 100 ans d'engagement communiste et c'est ce que la commune a fait du 27 au 29 août en recevant entre autres Fabien Roussel.
Aujourd'hui la mine, bien sûr, est fermée, et en 100 ans la population est passée de 2500 personnes à 745, mais l'esprit de solidarité, le goût pour le collectif et la vie associative sont toujours là : Le Martinet accueillera prochainement deux familles afghanes ; quel plaisir aussi de voir en plus des équipements classiques une piscine municipale alors qu'à Marseille on en compte une pour 48000 habitants ; quel plaisir de lire le nom des rues : rue de l'Humanité - la plus importante, celle qui traverse la commune -, rue Ambroise Croizat, rue Danielle Casanova...
Pour tout dire, quel plaisir de se retrouver si nombreux sous les arbres décorés de fleurs de papier rouges. Il faisait très chaud, le ciel était très bleu, et L'Internationale entonnée après les discours du maire et de Fabien Roussel nous rappelait que le communisme n'est pas seulement un idéal, il est une nécessité, et maintenant plus que jamais.
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