ÉCLAIRCIE

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27 août 2021
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Si l’ubérisation des travailleurs est synonyme de dégradation sans précédent des droits sociaux, la décision que viennent de rendre des juges américains en défaveur des plateformes de travail dit « indépendant » fait figure d’éclaircie dans un ciel sombre.

Après le Royaume-Uni, la France, l’Italie et l’Espagne, c’est au tour de la Californie de résister à cette forme d’esclavage moderne. La Cour supérieure y a déclaré inconstitutionnelle la « proposition 22 », véritable « loi Uber » pour laquelle la multinationale avait investi avec succès 200 millions de dollars dans une campagne pour faciliter son adoption par référendum. Le texte ratifié par les habitants de l’État permettait à la plateforme de ne pas embaucher les chauffeurs qu’elle fait travailler. En clair, de les payer à la tâche, sans droit à indemnisation en cas de chômage ou encore d’accident du travail.

Après le Vieux Continent, voici Uber défait dans son pays d’origine.

La voie pour réduire, en toute irresponsabilité sociale, les travailleurs à une main-d’oeuvre corvéable et congédiable à merci n’est pas un long fleuve tranquille. Bien sûr, le géant du VTC n’a pas dit son dernier mot. Il a annoncé contre-attaquer en justice. Une pratique qu’Uber et ses alter ego de la livraison à vélo accompagnent souvent d’un sordide chantage à l’emploi pour obtenir plus sûrement gain de cause.

Sur le fond, ce qui se joue n’est rien de moins que la négation du lien de subordination qui unit les salariés à leur patron, auxquels Uber et ses acolytes entendent substituer une « indépendance » purement fictive. En France, la plateforme rêve d’en être quitte avec un socle minimal d’obligations sociales inscrites dans une « charte » de bonne conduite, promue par le gouvernement qui se bat ainsi… dans le même camp qu’Uber.

À l’opposé de son homologue espagnol, dont la ministre communiste du Travail vient d’introduire une « présomption de salariat » pour ces travailleurs, avec les droits qui vont de pair.

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