Les manifestations patriotiques auboises sont toujours suivies avec ferveur. Rigny et Saint-Mards en juin et toutes celles du mois d’août qui vit la déroute allemande dans l’Aube semée de tant de crimes impunis : Creney, Buchères par exemple.
À Creney, ce furent 49 Résistants qui furent assassinés par les SS du Cel Pulmer, arrivés la veille de la Gestapo de Rennes. On sait maintenant que neuf SS se présentèrent à la prison Hennequin le 22 août, avec une liste de 50 noms fournie par la Gestapo de Troyes qui avait déjà pris la fuite. Et parmi ces neuf SS, il y avait sept Bretons du groupe Bezen Perrot, des autonomistes qui avaient déjà sévi en Bretagne. Aucun ne fut jugé après-guerre pour ce crime.
Buchères honore ses martyrs chaque 24 août. Le crime fut commis par la 51e brigade de Panzergrenadiers SS (division des Waffen SS) qui assassina 67 habitants (hommes, femmes, enfants, âgés de quelques mois à 81 ans) et incendia une cinquantaine de maisons.
À Romilly furent honorés les héros de Creney (22 août à Romilly pour 15 martyrs de cette tuerie). La veille à Baudement, on honora Hubert Jeanson et Jacques Parent (déporté). Les morts du maquis de Mussy-Grancey avaientété honorés le 6 août.
Les commémorations sont utiles s’il ne s’agit pas seulement de déposer des fleurs sur les tombeaux. Il faut rappeler surtout les motivations de ces jeunes qui se sont engagés et qui ont sacrifié leur jeunesse.
Les buts de la Résistance étaient bien de libérer notre pays, mais aussi, on l’oublie trop souvent, de rétablir une société juste, démocratique et fraternelle. Le Programme du Conseil National de la Résistance fut élaboré dès 1943 et c’est lui et lui seul qui fut à l’origine de toutes les lois libératrices et parfois même révolutionnaires décrétées en 45-46, la Sécurité sociale, les retraites, le vote des femmes, le plan Langevin-Wallon pour l’école, la nouvelle constitution pour le rétablissement de la République.
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