Effets secondaires ? Dangerosité ? Efficacité contre les variants ? De nombreuses interrogations nourrissent l’hésitation vaccinale. Pour démêler le vrai du faux, sept points basés sur les dernières études scientifiques.
1. On ne sait pas ce que contiennent les vaccins
Faux La composition des sérums est parfaitement connue. Le principe actif des vaccins développés par Pfizer/BioNTech et Moderna est l’ARN messager, une molécule présente naturellement dans les cellules des êtres vivants qui « sert à fabriquer les protéines nécessaires au fonctionnement de l’organisme », explique l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).
Dans le cas des vaccins Pfizer et BioNTech, on injecte des molécules d’ARN messager – une copie de synthèse d’un brin de code génétique du virus et non du virus lui-même, contrairement aux vaccins classiques – qui vont servir à la fabrication de la protéine Spike, laquelle va déclencher la production d’anticorps. Cet ARNm est enrobé d’une capsule lipidique pour le préserver de toute destruction, mais aussi pour faciliter la pénétration dans le cytoplasme de la cellule.
2. Les vaccins à ARN messager modifient notre patrimoine génétique
Faux « L’ARN messager n’est pas capable de s’insérer dans le noyau des cellules et n’entre pas en contact avec l’ADN . En aucun cas, il ne peut modifier notre génome », insiste Dominique Deplanque, professeur de pharmacologie médicale au CHU de Lille. En outre, « la présence de cet ARN messager dans l’organisme est très fugace, il disparaît rapidement après son injection ». Il produit juste ce qu’il faut pour entraîner le système immunitaire à réagir en cas d’infection « naturelle » par le virus avant d’être éliminé
3. Les vaccins ont été mis au point trop rapidement
Faux En temps normal, il faut compter entre huit et quinze ans pour le développement d’un vaccin. Ceux contre le Covid ont été élaborés en dix-huit mois car des chercheurs travaillent sur la technologie de l’ARN messager depuis plusieurs décennies. Plusieurs essais sur l’homme ont été menés, notamment pour des vaccins contre des maladies infectieuses (le VIH, le virus Zika). Cela explique pourquoi la première étude clinique sur le Covid a pu avoir lieu dès mars 2020. « On disposait, en outre, en 2020 d’une maturité technologique pour comprendre rapidement ce virus », précise Dominique Deplanque. Enfin, la vitesse de propagation de l’épidémie et le nombre de malades ont permis d’aller plus vite dans les phases d’essai clinique, grâce au nombre important de volontaires pour y participer. Les délais administratifs ont été raccourcis, et jamais les fonds, tant privés que publics, attribués à ce type de recherche n’avaient été aussi élevés.
4. Il n’y a jamais eu autant d’effets indésirables
Faux Comme pour toute prise de médicament, la vaccination peut entraîner des effets indésirables. Fièvre, maux de tête, fatigue, douleurs ou réactions cutanées au point d’injection… La plupart des réactions ne sont ni graves ni durables. Il s’agit, la plupart du temps, de symptômes grippaux bénins qui passent au bout d’une journée. Quant aux réactions les plus graves, la dernière synthèse de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) montre que mis à part les cas de thrombose atypique liés au vaccin AstraZeneca (56 cas enregistrés, dont 13 décès, sur les 7 411 000 injections du vaccin), les réactions les plus graves concernent des problèmes d’inflammation cardiaque (myocardite et péricardite) apparus aussi bien chez des patients vaccinés par un vaccin à ARNm qu’avec l’AstraZeneca. Mais dans l’immense majorité, « le tableau est bénin, transitoire et disparaît rapidement sans trace sur le muscle cardiaque », rassure le Pr Deplanque.
5. On n’a pas assez de recul sur les effets secondaires à long terme
Faux Dans l’histoire, aucun vaccin n’a produit d’effets secondaires sérieux détectés par les autorités de pharmacovigilance au-delà de deux à trois mois après l’injection. À ce jour, les risques les plus graves, extrêmement rares, sont de court terme. Plus catégorique, Dominique Deplanque répond par une interrogation : « J’entends bien la crainte de la population sur les effets indésirables à long terme, mais de quoi parle-t-on ? De quelques semaines, six mois, un an, cinq ans, dix ans ? Comment rattacher un événement médical des années après une injection ? »
6. Les vaccins sont inefficaces face aux variants
Faux « Aucun vaccin ne protège à 100 % », souligne la Haute Autorité de santé (HAS). Comme le souligne l’épidémiologiste Antoine Flahaut, il existe « des échappements vaccinaux et des personnes vaccinées qui contractent le virus et qui peuvent même faire des complications graves et en mourir ». Mais les vaccins, notamment ceux de Pfizer et Moderna, ont fourni des données solides prouvant leur efficacité à 95 %. « Les vaccins disponibles gardent une efficacité sur tous les variants », conclut l’Inserm.
7. Être vacciné n’empêche ni d’être malade ni de transmettre le virus
Vrai La contamination reste possible. Selon une note de la Drees, 6 % des nouveaux cas enregistrés du 28 juin au 4 juillet en France concernaient des personnes complètement vaccinées qui peuvent contaminer d’autres personnes.Une nouvelle étude nationale réalisée entre le 31 mai et le 11 juillet dans les services Covid-19 et ceux de réanimation français montre que 85 % des hospitalisés ne sont pas vaccinés.Mais il est avéré que le vaccin protège des formes graves.
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