J. Rottner déclarait il y a quelques jours que s'il devait voter dans le canton de Briey où un binôme communiste était en face d'un binôme RN, il s'abstiendrait pour ne pas avoir à choisir, mettant donc ainsi sur le même plan le PCF et le RN. Il avait pourtant accepté sans broncher les voix du PCF, en 2015, quand il s'agissait de faire le fameux front républicain contre le FN d'alors.
V. Pécresse, découvrant avec stupeur que les gauches et les écologistes avaient fusionné, mettant en péril son élection en Île-de-France, a sonné l'alarme le 21 juin : « Il faut tout faire pour faire barrage à cette alliance qui a perdu sa boussole républicaine. » Car, à l'entendre, tous les partis qui s'associent avec LFI perdent leur légitimité républicaine. Le remède ? Un front républicain pour faire barrage à l'extrême gauche et à l'extrême droite, car, selon elle, l'arrivée de l'extrême gauche à la Région signerait la faillite républicaine et surtout économique de l'IDF.
Rien de moins. Celle que C. Autain a qualifiée de « Bardella des beaux quartiers » - soulignant ainsi la finesse de l'analyse politique et l'intelligence des propositions de V. Pécresse - a donc poussé ce cri émouvant : « Le bloc de gauche est en mesure de nous concurrencer voire de [nous] reprendre la Région. Il ne faut pas partir en week-end car rien n'est joué ! »
L'électorat de droite ne doit donc pas déserter mais repartir au front, enfin aux fronts. La métaphore guerrière est bien partagée par la droite et l'extrême droite : le 20 juin M. Le Pen parle de désastre civique et appelle les patriotes à un sursaut, le RN J. Odoul s'adresse aux électeurs de M. Le Pen en 2017, évoquant leur désertion : « Où êtes-vous ? » On perçoit bien l'affolement de la boussole à droite et à l'extrême droite : les sondages leur auraient menti ? Il nous appartient de le leur confirmer dimanche.
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