Monsieur Pichery au département, je n’avais pas encore évoqué. Il est aimable, il est inaltérable, il est serviable et, vertu suprême, il ne fait pas de politique. S’il en faisait, il l’a dit, ce serait au centre, à l’extrême-centre, là où les vagues extrémistes viennent mourir, épuisées par leurs durs combats.
Sa politique, c’est de ne pas faire de politique. Il en attend autant de ses collègues qui seront élus aux prochaines élections de juin. Il a clairement indiqué la bonne direction, il ne veut pas de débats politiciens dans l’hémicycle. Philippe a désigné ses couples favoris pour régner auprès du sien et, oh ! surprise, il soutiendra Marc Bret, son seul opposant de gauche. Marc, c’est comme ça qu’il se présente, « de gauche », toujours. C’est sa coquetterie. Au Conseil municipal, de Troyes, il est « personnalité diverse », affectée au déplacement urbain. Comme Girardin, il n’a pas besoin d’être de gauche pour faire circuler des bus payants à défaut d’idées progressistes.
Le choix de Philippe Pichery, on le voit, ne bouleversera pas la gestion départementale. Mais c’est une curiosité. On pourrait y voir une vacherie, un croche-pied. En politique, soutenir son ennemi, c’est le tuer. Non, ce n’est pas le genre de Philippe. Le geste ici est paternel. Il met Marc au chaud du consensus.
On voit là la consécration de cette fameuse « ouverture » qui nous a conduits au règne réactionnaire de Macron. Un apolitisme qui mélange les notions républicaines, et particulièrement celles de solidarité et d’équité. Pour les subvertir et les détruire.
On sera rudement content d’avoir des candidats communistes en juin prochain pour disperser ce climat d’ombres et de confusion.
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