Ça chauffe à la clinique de Champagne. Des stratégies s’affrontent. Public contre privé. Le privé se permet tout. Il a le vent en poupe. L’hôpital public, lui, s’essouffle. Les praticiens préfèrent filer vers le privé où ils sont mieux payés et où ils peuvent pratiquer les dépassements d’honoraire. Certains n’y vont pas avec le dos de la cuiller. Ils justifient par des investissements coûteux et des compétences techniques et même artistiques. Il y a des paysagistes pour les visages, des virtuoses du genou et de la hanche. Ils vont se payer un impresario. Y aura bientôt un Top 50 du bistouri.
L’ARS dit s’inquiéter de ce déséquilibre immoral, et décide de favoriser des partenariats public-privé. C’est pour améliorer la santé des Français, dit Véran. Ça a la couleur de la santé, ça a le goût de la santé, mais ce n’est qu’un léger courant d’air. Le public finance ce qui ne rapporte pas, la recherche par exemple : risque pour le public, bénef pour le privé. A l’hôpital, c’est le déclin progressif : une diminution inquiétante des actes chirurgicaux et des postes non pourvus. On attend les lits en réa ou ailleurs.
Ce partenariat n’était sans doute pas assez pour le fameux GCS (1) que les médecins minoritaires ont très illégalement cassé à la clinique de Champagne.
Du coup, en pleine pandémie, ce sont des malades en souffrance, des opérations remises et des salaires non payés. Le tribunal a sanctionné les fautifs, mais, les actionnaires où qu’ils soient, continueront (ils font appel) à renifler toujours du côté où ça sent le fric. Le fric ose tout je vous dis.
(1) Groupement de coopération sanitaire.
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