FAUTE POLITIQUE

FAUTE POLITIQUE

24 février 2023
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L'édito de Jean Pierre Cornevin

Le ciment de la contestation de la réforme des retraites est solide. L’union syndicale et le rejet des 2/3 de nos concitoyens se renforce même au fur et mesure que le gouvernement tente de justifier l’injustifiable. Tout simplement parce que démonstration est faite qu’il y a d’autres choix budgétaire, économique et politique que cette peine de travail à perpétuité, que veut nous imposer la macronie.

Jamais le gouvernement ne pourra imposer une telle réforme sans un coup de force démocratique. La barre semble bien trop haute, d’autant que la fébrilité est patente même à droite chez « les Républicains » sur qui compte le gouvernement pour un passage en force. E. Ciotti le Président LR a même destitué son N°2, jugé trop critique sur la réforme. Ch. De Courson, le député centriste de la Marne, réputé à l’AN pour sa fine connaissance des finances publiques est lui aussi vent debout contre la réforme : « tout cela pour économiser 12 milliards € alors qu’elle va provoquer des milliards de nouvelles dépenses en chômage, en invalidité et en RSA ; est-ce que cela en vaut la peine ? » a-t-on pu lire dans le journal L’Humanité. En fait la réponse est dans sa question. Cette question beaucoup se la posent à droite au point où, toujours d’après Ch. De Courson, « le gouvernement aurait été battu » en cas d’examen de l’article 7 qui repousse l’âge de la retraite à 64 ans.

C’est pourquoi je pense que les députés de la France Insoumise auraient été bien inspirés de retirer les milliers d’amendements qu’ils ont déposés et qui ont fait obstacle à l’examen de cet article 7. Les autres groupes composant la Nupes, socialistes, communistes et écologistes l’ont demandé à maintes reprises. Le débat a eu lieu au sein du groupe FI mais un tweet de Mélenchon a vite réglé le problème. Seul contre tous ils ont décidé que l’examen de l’article 7 n’aurait pas lieu. C’est une faute politique lourde de conséquence !

Elle prive la mobilisation sociale d’un atout considérable pour la suite. De leur côté, les députés LR évitent ce qu’ils redoutaient le plus : s’exprimer officiellement et individuellement par vote sur le report de l’âge de départ à la retraite à 64 ans et ainsi devoir s’expliquer dans leur circonscription. Quant au gouvernement, il peut maintenant poursuivre au Sénat son coup de force démocratique.

Ce nouvel épisode « mélenchonien » interroge sur ce qui motive réellement la FI mais également sur la nature même de la Nupes et de ce que devrait être une véritable union des forces de gauche. Peut-on parler de rassemblement lorsqu’un seul - FI - décide seul contre tous - PCF, PS, EELV-. Là aussi la réponse est dans la question.

 

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