AGIR VITE ET FORT !

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3 juin 2022
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Notre dossier cmjn

Mobilité - Transport

Avec 31% des émissions françaises de gaz à effet de serre : le transport est le premier secteur émetteur en France.

Il est aussi celui qui est le plus dépendant des énergies fossiles. Et celui dont les émissions baissent le moins vite. À cela s’ajoute un enjeu majeur de santé publique.

Le transport est un secteur majeur d’émission de polluants dans l’air, un facteur qui entraine au moins 40 000 décès par an en France. Sortir des énergies carbonées et des moteurs thermiques à l’horizon 2050 est donc un enjeu énorme. Il faut agir vite, fort et dans tous les domaines. Mais nous devons le faire tout en garantissant le droit à la mobilité à toutes et tous, et en particulier aux classes populaires.

Cela implique des investissements majeurs dans toutes les formes de mobilité peu ou pas polluantes, et des politiques tarifaires très attractives, avec des trains beaucoup moins chers et des transports urbains gratuits. À contrario les vols en avion entre villes reliées en moins de 4 heures doivent être interdits, l’achat de voitures beaucoup trop lourdes pénalisé.

 

13,3 MILLIONS DE PRÉCAIRES DÉPENDANTS À LA VOITURE

BusBusbus 1

BusBusDépendance à la voiture et au carburant, absence de transports en commun... 27,6 % de la population se retrouvent sur la sellette. Avec des conséquences sociales, professionnelles et sanitaires parfois lourdes.

Il y a celles et ceux qui, en raison de revenus modestes, ne peuvent plus payer le carburant de leur véhicule et se retrouvent contraints de limiter leurs déplacements. Ou encore celles et ceux qui n’ont ni voiture, ni deux-roues, ni abonnement à un service de transport collectif. Et enfin, il y a toutes ces personnes qui ne sont pas considérées comme précaires mais sur lesquelles la dépendance à la voiture fait peser un risque réel de basculer dans la précarité…

Au total, 13,3 millions de personnes, soit 27,6 % de la population totale des 18 ans et plus, seraient en situation de « précarité mobilité » ou risquent d’y basculer, notamment avec la flambée des prix des carburants, selon le baromètre des mobilités du quotidien publié par la Fondation pour la nature et pour l’homme en mars dernier. Un chiffre qui donne le vertige !

Ces chiffres illustrent la réalité des inégalités qui parcourent la société française. Ils sont le reflet d’une impasse dans laquelle les politiques publiques se sont enfermées, en faisant le choix de privilégier la route au détriment des transports collectifs ou du vélo depuis des années. En outre, en plus d’accroître les inégalités, ces politiques favorisent des niveaux élevés d’émissions de CO2.

À TCM, LE VÉLO C’EST SURTOUT DE LA COM’

piste cyclable

Par Florent Ballanfat

Troyes accueillera le Tour de France le 27 juillet prochain, mais pourtant le vélo n’est toujours pas à la fête dans l’Agglomération Troyenne. Le plan vélo gouvernemental se donne pour objectif de porter la part du vélo à 9% parmi les modes de déplacements en 2024.

Parmi les déplacements domicile-travail, la part modale du vélo dans TCM est de 2,9%, loin des 11,8% de l’Eurométropole de Strasbourg, référence en la matière dans le Grand Est. Pour atteindre ce niveau, il faut mener une politique visant à augmenter la place du vélo et des modes de déplacements actifs comme la marche à pied, mais aussi des transports collectifs qui permettent de renoncer à l’utilisation d’au moins un véhicule au sein de chaque foyer.

Davantage de place pour les vélos et les bus

Ce choix n’est pas celui des communes de la plupart des communes de l’agglomération Troyenne qui ont jusqu’ici concentré leurs efforts en la matière sur des aménagements sans contraintes sur la circulation automobile avec l’ajout de bandes cyclables là où la voirie est suffisamment large mais sans vision et donc sans cohérence d’ensemble. Les vélos sont plutôt poussés à partager la voirie avec les piétons. Or, c’est avec les voitures qu’il faut partager la voirie et sans mettre les cyclistes en danger.

La cible est principalement celle des touristes en mettant en lumière les vélos voies, et notamment la voie verte des Viennes qui sont les arbres cachant la forêt dans une agglomération où les déplacements quotidiens, eux, ne sont pas toujours aisés.

Cela pourrait se faire par la mise en sens unique de certaines rues, ou la création de couloirs de bus dédiés, permettant d’améliorer la qualité et la quantité de l’offre de bus et de les partager avec les vélos. Il y a également besoin de développer les emplacements de stationnement des vélos et de penser à l’accès aux différents services et commerces à vélo… on en est loin avec la gare et la médiathèque par exemple…

Aller au-delà des animations type « rando vélo »

Aujourd’hui alors que tous les ingrédients sont réunis pour passer à la vitesse supérieure (ventes de vélos qui explosent, changement de comportements liés à la prise de conscience du réchauffement climatique, ou la hausse des prix du carburant…), les expérimentations pour développer les déplacements à vélo restent timides.

Si l’offre de vélo en libre-service « les Marcels » rencontre un succès plus important que ce que prévoyait TCM et pousse à l’extension de ce réseau, ce n’est pas une surprise. Cela démontre également l’intérêt d’incitations financières pour acquérir un vélo d’occasion ou neuf.

Pour favoriser l’usage du vélo chez les plus jeunes ce qui serait bon pour leur santé et pour l’environnement, pourquoi ne pas faire comme Rennes qui interdit la circulation des voitures dans les rues où se trouvent les écoles aux heures de rentrée et de sortie des enfants ?

Témoignages

DES BUS SUPPLÉMENTAIRES

Bus bondé-min

Usager quotidien, je me rappelle un matin où j’ai voulu prendre le bus n° 6 à l’arrêt Poincaré vers 8h00, le bus était déjà bien rempli et les contrôleurs étaient à l’intérieur. Ils conseillaient à tout le monde d’aller vers le fond du bus pour permettre à plus d’usagers de monter. À l’arrêt suivant, il y avait encore plus de monde qui attendait. Les contrôleurs insistaient pour que nous nous tassions encore plus vers l’arrière. Comme cela devenait de plus en plus compliqué, je leur ai fait remarquer qu’ils devraient faire remonter l’information qu’il serait nécessaire d’avoir au moins un bus supplémentaire à cette heure pour faire face à cette affluence qui se produit plusieurs fois dans la semaine.

À ce moment où il y a les collégiens, les lycéens ainsi que les personnes qui vont travailler et qui utilisent les transports en commun de l’agglomération troyenne, il est inconcevable que la TCAT et TCM ne prennent pas les mesures nécessaires pour répondre aux besoins des usagers, sans parler des questions de sécurité. À quand des bus supplémentaires aux heures de grande affluence ?

Eric

TRAJET SAINT GERMAIN - IUT FAUT PAS SE LOUPER

Je m’appelle Valentin, j’habite à Saint Germain et je suis scolarisé au lycée Chrétien de Troyes en 1ère année, je dois prendre le bus. Matin et soir je dois faire un détour par ST André les Vergers pour changer de bus, le trajet dure 35 mn alors que le lycée est à 10 minutes en voiture.

D’abord le matin, la ligne 5 (avec une moyenne de 30 minutes entre chaque bus, il ne faut pas le louper), correspondance de 10 à 12 minutes à l’arrêt « Centre commercial ST André » pour prendre la ligne 11 jusqu’à l’arrêt IUT. Le soir, la correspondance est de 1 à 2 minutes, si le 11 a du retard je dois attendre 20 minutes le bus suivant pour rentrer chez moi.

Valentin

Ecoutez-voir

J’AI TESTÉ POUR VOUS !

J’aurais dû m’en douter, Troyes Champagne Métropole ne peut pas vraiment tout miser sur son offre de transport alternatif à la voiture, il faut être un baroinistes béat pour ne pas voir que notre agglomération est encore à l’Âge de pierre dans ce domaine aussi ; Du coup à TCM on communique un maximum sur les voies vertes touristiques du canal de la Haute-Seine, départ à Barberey St Sulpice et celle dite des grands lacs aux départ de St Julien Les Villas.

Troyes Champagne Métropole « un territoire vélo » qu’ils disent sur internet. Je succombe. De St André Les Vergers, j’ai donc pris mon vélo direction le canal de la Haute-Seine. Il m’a fallu parcourir quelques 5 km pour trouver un premier bout de piste cyclable vers le lotissement du Hamelet en quittant Ste Savine. Puis s’en est suivie l’interminable traversée de la zone industrielle de La Chapelle St Luc via le centre commerciale de l’Escapade et ses jolis ronds-points fleuris ou il faut une bonne dose de courage pour s’élancer sans se faire couper en deux.

C’était dimanche, manquaient juste les fumées de Scannia. Arrivé à hauteur de la sortie de la pénétrante face à KFC (désolé) on aperçoit enfin comme une délivrance, une piste cyclable sécurisée de l’autre côté du rond-point, le long du garage Citroën. Encore faut-il réussir cette traversée sans se faire empaler. Les voitures qui débouchent là arrivent encore lancées à vive allure. Ouf, me voilà enfin en sécurité. Je peux donc pédaler gaiement et relâcher quelque peu mon attention. Grave erreur, la piste cyclable se termine par une descente et un virage qui débouche subitement sur la route entre Casino et Brico Leclerc. Face à moi une voiture, Je pile et me voilà par terre au milieu de la route. Les genoux ensanglantés je repars obstinée, franchir les derniers obstacles qui m’amènent, sortie de Barberey St Sulpice à la découverte de la fameuse vélo voie du canal de la Haute-Seine. Sur les 20km aller du parcours, j’en aurais donc effectué quasiment la moitié tel un rodéo. Et il me faut revenir. Merci TCM pour ton « territoire vélo ». J’aurais dû m’en douter, Quelle conne !

Passy Connh

LES PROPOSITIONS DU PCF

Du local au national, c’est maintenant qu’il faut engager la transition écologique.

IL FAUT AGIR DANS TOUS LES DOMAINES POUR :

augmenter massivement le nombre de déplacements en modes peu ou pas polluants (vélo, transports publics, trains) qui devront être facilité et peu coûteux (voire gratuits) ; les collectivités doivent prendre leur part d’effort ;
remplacer au plus vite les automobiles par des véhicules fonctionnant avec des énergies décarbonées (électricité, gaz vert, etc.) ;
réduire les volumes de marchandises transportées, accroitre le recours au fret fluvial et ferroviaire et développer une logistique propre du dernier kilomètre ;
substituer des trajets en avion par des trajets en train, en particulier pour les trajets intérieurs entre les villes reliés par une ligne de train à grande vitesse.

TCM : « PAROLES D’ÉLU-ES COMMUNISTES »

« Il y a un problème concernant le transport urbain, mais on ne peut pas se contenter de mettre cela sur le dos d’une baisse de la fréquentation liée à la pandémie. Il y a surtout un problème d’offre, de nombre de fréquences de passage des bus et donc d’attractivité. »
« On a espéré qu’après la petite marche franchie dans le budget 2021 avec la mise en accès libre du bus le dimanche, on en gravirait une autre avec le bus en accès libre le week-end. Eh bien non ! »
« TCM se contente de reverser à la TCAT le produit du versement transport soit 15 millions pour 2022 auquel est ajouté 3 300 000€ de son propre budget pour les tarifs sociaux.
« Le bus en accès libre coûterait 2,5 millions €, soit moins de 14% du budget de la TCAT. C’est tout à fait faisable. À titre de comparaison on verse à Y Schools, une école privée, chaque année 900 000 € de budget d’équilibre. »

 

 

 

 

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