LA CARAVANE DES JOURS HEUREUX
Fabien Roussel lors de l’inauguration de la Caravane des #JoursHeureux le 6 juillet à Marseille avec à ses côtés Olivier Marchais

LA CARAVANE DES JOURS HEUREUX

16 juillet 2021

Avec sa campagne estivale lancée le 6 juillet dernier, le PCF souhaite mettre au coeur du débat d’autres réformes que celles envisagées par Emmanuel Macron pour les mois à venir.
Ian Brossat son porte-parole, a répondu aux questions de L’Humanité.

L’Humanité : Au nom de la dette et de l’équilibre du système, E. Macron envisage de porter à 64 ans l’âge de la retraite. Comment un départ à 60 ans, comme vous le proposez, est-il possible ?

Ian Brossat : Pendant que les ultrariches bénéficient d’une sorte de totem d’immunité, le gouvernement fait les poches des plus modestes. L’impératif budgétaire ne saurait justifier un nouveau recul social. Malgré le matraquage sur le déséquilibre de notre système, les dernières études du Conseil d’orientation des retraites montrent que le niveau de déficit n’a rien d’alarmant et que la part des pensions dans le PIB va passer de plus de 14 % à 13,7 %.

Repousser l’âge de départ revient de fait à expliquer aux salariés en première ou deuxième ligne pendant les différents confinements qu’ils devront travailler plus pour toucher la même pension. C’est d’autant plus scandaleux qu’une retraite digne à 60 ans au bout de 37 annuités et demie, comme le propose Fabien Roussel, est tout à fait possible si on a le courage de s’en prendre aux revenus financiers des entreprises.

L’Humanité : Face à cette politique, la gauche dans son ensemble atteint péniblement les 25 % dans les sondages sur 2022. Comment la candidature PCF, créditée pour l’heure de 3 à 3,5 %, peut-elle aider à inverser ce rapport de forces ?

I. Brossat : Il y a les sondages, mais aussi les leçons à tirer des dernières élections. Or, quand on compare les résultats du 1er tour dans un département comme le Pas-de-Calais, on s’aperçoit que, le même jour avec une candidature unique aux régionales, la gauche fait 20 %, et qu’avec des candidatures diverses aux départementales elle rassemble 46 % des voix. Autrement dit, l’idée qu’une candidature unique à la présidentielle serait une solution miracle ne se vérifie pas dans les faits.

Notre objectif n’est pas de retrancher des voix à d’autres mais de faire revenir à la gauche ceux qui s’en sont éloignés en se tournant vers l’abstention. Beaucoup des débats qui monopolisent l’attention n’ont rien à voir avec les préoccupations quotidiennes des Français. Nous voulons remettre sur la table les vrais sujets qui les taraudent : le social, le travail, l’utilisation de l’argent, l’industrie, les délocalisations… D’ailleurs, depuis quelques semaines, Fabien Roussel commence à faire entendre sa petite musique, et à engranger des points.

L’Humanité : La sécurité comme l’immigration ou encore la laïcité sont, elles, des questions omniprésentes dans le débat public et elles suscitent des divisions à gauche. Quelle ligne entend défendre le PCF ?

I. Brossat : La sécurité ne peut pas être un sujet tabou : ceux qui souffrent le plus de la délinquance sont les habitants des quartiers populaires. Mais nos réponses sont aux antipodes de celles de la droite et de l’extrême droite. Elles passent à la fois par la reconstitution d’une police de proximité saccagée par Nicolas Sarkozy, par une justice qui retrouve les moyens de fonctionner alors même qu’elle a été clochardisée, et par un puissant travail de prévention avec les associations de terrain.

Quant à l’immigration, le PCF est profondément attaché à ce que la France accueille dignement ceux qui cherchent un refuge. Force est de constater que le droit d’asile n’est pas respecté du fait de critères trop restrictifs et de l’aberrant règlement de Dublin. Il convient de revoir totalement notre politique d’accueil pour nous hisser à la hauteur des valeurs de la République aujourd’hui foulées aux pieds.

L’Humanité : La campagne estivale du candidat communiste a été lancée le 6 juillet dernier avec une « Caravane des jours heureux ». Quelles propositions s’agit-il de faire connaître ?

I. Brossat : L’augmentation des salaires, le Smic à 1 500 euros net, le partage des richesses… Nous voulons placer au coeur de la campagne la nécessité absolue de nous attaquer à l’accroissement inouï des inégalités qui pourrissent la vie des Français : en un an le chômage a augmenté de 6 %, alors que les entreprises du CAC 40 ont prévu de verser 51 milliards d’euros à leurs actionnaires. Avec les 42 étapes de notre caravane, nous mettrons ces propositions en débat avec les vacanciers et les habitants. Nous poursuivrons ces échanges à l’automne, et Fabien Roussel présentera son projet en fin d’année.

L’Humanité : La jeunesse est aussi une des priorités du PCF. Plan « Un jeune, une solution », garantie jeunes… Qu’opposez-vous à ces dispositifs mis en avant par l’exécutif ?

I. Brossat : Le gouvernement ne prend pas du tout la mesure du drame. Un jeune sur cinq vit sous le seuil de pauvreté. Et ce n’est pas avec les trois cacahuètes qu’il consent à leur accorder qu’il résoudra les difficultés, dont il est d’ailleurs responsable. Avec sa dernière réforme, l’APL de 40 % des jeunes allocataires a baissé. Notre ambition est de permettre à la jeunesse de France d’être la mieux formée du monde, ce qui suppose un accroissement considérable des moyens de l’éducation nationale et des universités. Et pour que chacun puisse vivre décemment, nous défendons la création d’un revenu étudiant afin que les jeunes ne soient plus condamnés à vivre dans la précarité.

 

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