Mathilde Panot (LFI), vient d’obtenir justice à l’Assemblée Nationale : le député Henriet (LREM) qui l’avait traitée de poissonnière le 26 janvier, en pleine séance, s’est vu infliger par le président Ferrand une amende de 1405€ (le quart de son indemnité de base, il lui en reste encore...) pour injure sexiste - une première dans ce cadre -. M. Panot a rappelé qu’il y avait eu des bêlements pour une députée LREM, que Clémentine Autain et Elsa Faucillon s’étaient fait traiter de « petites connes » par le député Habib (UDI). On se disait, c’est normal, ce sont des députés de droite, bien propres sur eux mais d’une misogynie biblique. Un grand classique.
Et là, coup de tonnerre : ce jeudi 11 février, une ex-porte-parole LR, Laurence Sailliet, qui fait métier de chroniqueuse agressive sur C8, s’entend répondre par JL Mélenchon : « Regardez votre vilain visage crispé contre moi ! ». Mais où est passé le Mélenchon qui écrivait dans un tweet à Brigitte Macron - elle s’était fait traiter de « vraiment moche » par Bolsonaro - « Sentez-vous forte de notre dégoût pour de telles brutes » ? Le style s’est sensiblement modifié... Un point commun à ces députés : c’est au physique, c’est-à-dire à l’identité, qu’ils s’en prennent, ramenant par-là les femmes à leur fonction essentielle, dans cette société patriarcale : plaire, et mieux, se taire. La poissonnière qui crie, le bêlement pour animaliser, le vilain visage crispé, le « petites » de « petites connes » sont là pour dire que ces femmes politiques qui osent s’opposer à eux sur le même terrain sont laides et insignifiantes.
« La femme a le droit de monter à l’échafaud, elle doit avoir le droit de monter à la tribune », disait Olympes de Gouges en 1791. On en est toujours là, à cause de certains retardataires.