Fallait oser : un congrès le jour de Noël. Cirés, aux semelles aussi fines de crapahutages qu’une tranche de jambon dans un casse-dalle ferroviaire, les croquenots au pied du sapin parcimonieusement garnis ; hop ! direction Tours. « Noël socialiste » titrait Cachin dans son édito de L’Huma. Marx, Engels et le futur Oncle Hô en rois mages, Clara Zetkin en invitée – vraiment – surprise et « à la barbe de la police », toujours selon L’Huma. Du lourd. Il en aura fait couler de l’encre et de la bave ce congrès. De la sueur aussi chez les patrons de l’époque et leurs successeurs. Le prolo se rebellait. Finie la lutte des classes au fleuret moucheté ; « Messieurs les patrons, tirez les premiers ». Ce qu’ils ont souvent fait ! Ça allait cogner. "Lénine excommunie", bavassait le très droitier Écho de Paris.
Centenaire, pensez donc. Comment la presse, ces jours derniers, eût-elle pu voir autre chose qu’un Parti communiste « anémié », « affaibli […] comme peau de chagrin », etc., désabusée d’espérer l’avis de décès depuis tant d’années ? Pour l’occasion, Courtois est sorti de sa boîte pour briquer son fonds de commerce… Courtois, c’est la dragée Fuca des révolutions. Cela dit, n’oublions pas que le Capital est quasi-bicentenaire avec des tubercules plus vieux encore. Les cycles de l’histoire sont longs. On a trop vite cru que Lénine - ou Mao - avaient écrit les premières notes du requiem et que « y avait qu’à » les entonner sans modifier la partition. Erreur terrible. On a mis du temps à s’en dépêtrer. Il faut dire que les « Grands Frères » ouvraient l’oeil… de Moscou, et le bon.
Enfin, nous voilà avec « 100 ans d’avenir ». Largement de quoi entendre un jour : « Le capitalisme est mort. vive le socialisme
Le Capitaine TRICASSE