250 personnes se sont retrouvées samedi matin devant la Préfecture de l’Aube à l’appel de la CGT, FO, FSU, la LDH, le MRAP, le PCF, FI, LO. Le PCF a fait la déclaration suivante prononcée par Eric Goyard :
La proposition de loi liberticide "sécurité globale" suscite une opposition de plus en plus large, en France, en Europe et dans le monde.
Des dizaines de milliers de personnes ont déjà manifesté con tre ce projet dans tout le pays ces derniers jours. Le 24 à l’Assemblée nationale, si le texte a été adopté en première lecture, cette adoption a vu l’opposition de 104 parlementaires qui ont voté contre, dont l’ensemble des députés communistes.
La Défenseure des droits, autorité indépendante, a souligné dans son avis du 5 novembre que cette loi contient d’immenses risques d’atteintes au droit au respect de la vie privée, d’obstacles au contrôle des forces de sécurité, de non-respect du principe de légalité des délits et des peines et d’atteintes aux libertés d’information et de communication.
Trois rapporteurs spéciaux de l’Onu ont clairement indiqué, dans leur rapport du 12 novembre, craindre que « l’adoption et l’application de cette proposition de loi puissent entraîner des atteintes importantes aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales ».
Si l’article 24 était en application, combien de cas de violences policières auraient été passés sous silence ? Le refus du gouvernement de se mobiliser contre les violences d’une minorité d’agents porte atteinte à l’ensemble des forces de l’ordre. Dernièrement encore, un producteur de musique s’est fait tabasser par trois policiers. Pendant de longues minutes, il a subi coups et insultes racistes. Un tel acharnement est indigne d’une police républicaine. Déjà lundi soir à Paris, Place de la République, des centaines de migrants accompagnés de plusieurs associations ont été brutalement chassés par la police. Leurs tentes ont été arrachées et confisquées. Cette évacuation est indigne de notre République.
Les ordres du Préfet Lallement, validés par le ministère de l’Intérieur, visant à « dégager » les migrants à coups de matraques sont une honte ! Le gouvernement porte l’entière responsabilité de cette situation, suite à l’évacuation chaotique du campement de Saint-Denis qui a laissé plusieurs centaines d’exilés à la rue dans un dénuement extrême.
La liberté des hommes et des femmes est gravement attaquée. La doctrine du maintien de l’ordre doit être profondément révisée pour mettre un terme à des pratiques qui, loin de garantir l’ordre public, participent d’une stratégie de la tension qui encourage les violences, met en danger la sécurité des manifestant.e.s, et creuse le fossé entre les citoyen.ne.s et la Police. Nous condamnons les violences subies par les migrants, les militants associatifs, les journalistes et les citoyens.
Alors que pour eux c’est la matraque d’abord, pour nous c’est l’Humain d’abord !