Le 18 juin 1940 De Gaulle prononça un discours appelant les militaires à le rejoindre pour constituer ce qui deviendra un peu plus tard, la France libre. Son mérite fut de dire non à l’armistice et d’affirmer que la France devait continuer la guerre en s’appuyant par ex. sur ses colonies. Il avait également en vue l’aide de l’Angleterre, des États-Unis et même de l’URSS qu’il savait favorable à la lutte contre Hitler et cela malgré le Pacte. C’est ce qu’affirme Julian Jackson, l’historien de de Gaulle sur France Inter ce 18 juin.
Mais De Gaulle, contrairement à tout ce que l’on prétend n’a jamais appelé ce jour-là à la Résistance du peuple français. Il parlait en tant que général (fraîchement nommé) et s’adressait aux officiers et soldats.
Ce qui est par contre cette année encore oublié, c’est l’Appel du 17 juin 1940 du communiste Charles Tillon (1) à Gradignan. Il dit entre autres :
"Le peuple français ne veut pas de l’esclavage, de la misère, du fascisme, pas plus qu’il n’a voulu de la guerre des capitalistes. Il est le nombre. Uni, il sera la force". le 18 juillet, il appelle "à l’union pour chasser à la fois les capitalistes, leur tourbe de valets et de traîtres et les envahisseurs".
La FMD (Fondation pour la Mémoire de la Déportation) développe ce fait historique en titrant l’Appel du 17 juin éclipsé par celui du 18.
Ce traitement de l’histoire par les institutions et les media a pour résultat d’effacer l’apport des communistes, qui furent, qu’on le veuille ou non, le fer de lance de la lutte armée contre le nazisme durant la Résistance.
Jean LEFEVRE
(1) Il organisera les FTPF et deviendra ministre à la Libération