Racisme. Il faut des drames pour mettre sur le devant de la scène ce fléau endémique. Ainsi est faite la nature humaine qui s’accommode de l’ordinaire et s’émeut de l’extraordinaire, aussi puants soient-ils l’un et l’autre.
Racisme. Un atavisme remontant sans doute aux hordes barbares venues jadis égorger nos fils et nos compagnes et qui a phagocyté notre cerveau dit « reptilien », où sont lovées, nous dit la science, l’agressivité et la notion de territoire.
Il faudra bien plus que des génuflexions, hashtags et manifs, aussi louables et utiles soient-ils, pour combattre le racisme. La science a tranché la question de l’inexistence des races parmi les hommes, et les député.e.s communistes ont même, non sans embûches, fait supprimer ce terme de notre Constitution. Pourtant la bête vit et sévit.
Le patronat, lui, joue à pile et face. On se souvient, par exemple, comment, sous Pompidou, « on » demanda que ne fussent pas prises des mesures limitant l’immigration, main d’oeuvre corvéable et peu exigeante. Quant à l’histoire des relations dudit patronat avec l’extrême droite, elle s’étoffe au fur et à mesure de l’ouverture des archives et de leurs études. Pile et face : à tous les coups, il gagne.
Le racisme n’est pas qu’un problème de bons ou de mauvais sentiments ou opinions, de conneries débitées à la pression du bistrotier. C’est une question structurelle, un lubrifiant de la mécanique capitaliste. Lutter contre le racisme, c’est lutter contre le capitalisme.
C’est sans doute cela qui faisait dire à Angela Davis : « Le racisme est bien plus clandestin, bien plus caché que tout autre phénomène, mais en même temps, il est peut-être plus dangereux qu’il ne l’a jamais été ».
LE CAPITAINE TRICASSE