Castaner vient dernièrement de ressortir Giscard du placard, car il « a fait beaucoup de social et aussi de l’émancipation ». Et dire qu’on n’avait rien vu !
Pour le chef du parti LREM, « le macronisme, c’est à la fois du giscardisme, mais aussi des gens comme [lui] qui ont passé trente ans au Parti socialiste ». Là, on a vu. Avec Raymond Barre, premier ministre, deux plans d’austérité se sont succédés. Le premier - « plan Barre » justement -, en 1976, a notamment limité les augmentations de salaires. Le second, en 1977, s’accompagnait d’une libéralisation de la plupart des prix administrés par une ordonnance de 1945 : l’huile, les carburants et le pain, dont le prix était fixé par l’État depuis 1791, commencèrent leur envolée des prix.
À la fin du mandat de Giscard d’Estaing, le chômage, qui a franchi le cap symbolique du million de demandeurs d’emplois, avait doublé. Les premiers contrats à durée déterminée voyaient le jours en 1979, et c’est aussi à VGE que l’on doit la liberticide loi “sécurité et liberté”, la première d’une longue série. “Émancipation” libérale dans le logement. Les “aides à la pierre”, qui ont permis de reconstruire la France après la guerre, ont été remplacées par des aides à la personne, censées être moins coûteuses et plus efficaces pour loger les plus démunis. Cela s’est traduit en réalité par une baisse de la construction, une fragilisation du secteur HLM... et une hausse des loyers dans le privé.
Drôle de conception par Castaner du social et de l’émancipation.
HÉLÈNE DEWAERE