Rebelote pour Nicolas Sarkozy. Il avait été en 2014 le premier ex-président de la Vème République a être mis en garde à vue. Mardi dernier, il est retourné derrière les barreaux dans le cadre des financements lybiens de sa campagne de 2007. En 2014, Sarkozy, alias Paul Bismuth, avait été mis à l’ombre quelque temps dans le cadre d’une affaire de trafic d’influence et de corruption relative au dossier Bettencourt. À l’époque, le Parquet national financier n’avait pas hésité à comparer le comportement de l’ancien président à celui de « délinquants chevronnés ». Si celui-ci avait réussi à arracher un opportun non-lieu, lui permettant de redonner temporairement son blason, c’est une autre paire de manche que les fortes présomptions d’un financement de sa campagne de 2007 par l’ex-dictateur libyen, Khadafi.
L’arrogant Sarkozy n’a donc pu éviter ce qu’un Jacques Chirac, plus habile, avait réussi à contourner. Déjà scandaleux en lui-même, ce financement illégal a connu les développements quasi-mafieux que l’on sait avec la fin de Khadafi et, plus grave encore, la plongée dans le chaos de tout un pays et d’une région entière. Plus inquiétante pour une vie politique démocratique, est l’osmose accomplie de l’argent et du pouvoir. En témoignent, entre autre, les récentes péripéties du premier ministre israélien Nétanyahou. Ces crapuleries particulières sont les manifestations nauséeuses d’un système qui a vu la finance infiltrer tous les lieux de pouvoirs au service de ses intérêts, qui trie et promeut ses représentants, à l’image d’Emmanuel Macron, pour être les opérateurs zélés de la mise en oeuvre de ses décisions. C’est là le plus grand scandale.