L’Humanité vient d’éditer une brochure sur la Révolution d’octobre
qui interroge pas moins de 40 historiens d’opinions diverses.
Un de ces articles m’a rappelé comment, après la prise
du pouvoir par les soviets, toutes les démocraties occidentales
(américains compris, si longs pourtant à intervenir pour aider
la France) se sont liguées pour combattre les projets de ce nouveau
régime qui proclamait la paix au monde. La « Sainte alliance
» envoya donc des troupes pour soutenir l’armée blanche.
Les têtes de Trotski et Lénine étaient mises à prix. Clémenceau
décrétait le blocus total de la Russie. Il fallait juguler l’épidémie
bolchevique.
Dans le même temps, chez eux, les occidentaux tentaient de
vaincre la contagion sociale, assassinant en Allemagne Karl
Liebknechht et Rosa Luxembourg et massacrant les prisonniers,
femmes et enfants à la mitrailleuse dans une Finlande qui voulait
suivre l’exemple russe.
Certes, l’espoir suscité à l’est fut déçu, mais on peut s’interroger
sur cette frousse réactive des possédants. Ce qu’on entend sur
le centenaire de la révolution d’octobre montre que cette peur
demeure. Lénine était hier comparé à Trump ! Son effigie serat-
elle brûlée sur place publique ?
Le Théâtre de la Madeleine donnait la semaine dernière Le Menteur,
une pièce de Corneille. Les mensonges y vont bon train
dans le seul but, pour le héros de la pièce, de défendre son pré
carré.
Mais aujourd’hui, n’y a-t-il pas « une industrie de la fausse nouvelle,
de la photographie truquée, de la radio mensongère », disait
déjà Paul Vaillant-Couturier ? Pour sauver le système, on n’hésite
plus à duperies et falsifications, impostures et tricheries.
Ce qu’on pourrait appeler du harcèlement textuel.