C’est un joli nom, citoyen…, un mot appelé à figurer bientôt dans
l’Obsolète, le dictionnaire des mots perdus ?
Régions, communes nouvelles, communautés de communes,
organismes européens ou mondiaux inaccessibles, tout est fait
pour tenir le citoyen loin des centres de décisions. On nous a
aussi inventé les « primaires » qui dévalorisent l’élection constitutionnelle
puisqu’il parait que le président de 2017 sera désigné
dès 2016 par la primaire de la droite, en étant ainsi l’élu d’une
infime minorité. Pour obscurcir encore l’horizon, la gauche s’affiche
éparpillée et suicidaire, étouf fant sous l’orgueil de l’un et
les calculs des autres. Un mécanisme est en place qui risque
d’aboutir à ce que les idées de justice, de solidarité, de rejet
de la dictature de la finance n’aient plus de porte-paroles au
parlement, comme c’est déjà le cas au département et à la région.
La seule certitude est que le président élu en 2017 sera
un choisi-pour-que-ce-ne-soit-pas-un-autre. C’est tout un système
qui a été mis en place et qui n’arrête pas de se perfectionner,
construit pour exclure et non pour proposer.
Le monde va mal et les décideurs s’acharnent à vider le mot démocratie
de son sens. En France comme ailleurs, face à l’abstention
individualiste, contre le populisme qui pavoise, être
citoyen, c’est un droit à reconquérir.