Deux grandes pages dans le journal pour nous dire que l’ESTAC
vient d’être rachetée par un américain du nom de Gary Allen.
En lisant vite, j’avais cru qu’il s’agissait du grand Woody Allen.
Un cinéaste, clarinettiste et humoriste, ç’aurait pu être drôle !
Non, il s’agissait du businessman Gary Allen. On ne doit pas
confondre art et arnaque.
La nouvelle n’a donné lieu à aucune critique. Au contraire, les
édiles battent des mains, Menuel lui tient la veste. Enfin le messie
! Dès qu’un homme sort son fric, il a toutes les vertus. Le
fric, c’est l’homme. Avec du fric, on achète tout ce qu’on veut :
une écurie, une équipe, des chevaux, des hommes de main,
des hommes de pied. De toute façon, des mercenaires, bien
payés, mais à la carrière courte et précaire. On les a appelés les
« esclaves dorés ». Les voilà donc à l’ESTAC, portant casaque
US. Le rêve troyen ? Af fronter les écuries européennes, qatarie,
chinoise, thaï, indonésienne.
On apprend que, pour l’Euro, 6 500 volontaires ont été recrutés
par la FFF et l’UEFA pour servir de petites mains. Il y a tant de
choses à faire pour épauler les organisateurs. À part un cassecroûte,
le job est gratos : seules conditions, aimer le foot et
avoir des Adidas aux pieds. C’est tout bénef pour les organisateurs.
En France, de nombreuses assos sportives qui créent du
lien ferment leurs portes. L’argent destiné aux équipements
sportifs est détourné au profit de l’Euro.
Dès qu’on devient pro, n’y a plus d’éthique dans l’équipe.