C’est un mouvement de fond que le gouvernement a révélé avec
la loi-travail, quels que soient ses développements et son issue.
Les manifestants soutenus par une majorité de l’opinion publique
rejettent un système économique fauteur d’inégalités et
de gaspillages croissants. Le scandale du panama qui abrite
les retraites chapeaux rappelle que les lois économiques mondiales
n’ont rien de transcendant, qu’elles ne sont que l’organisation
voulue par les riches, pour les riches. En France comme
ailleurs, s’expriment des rêves poétiques de justice, de bonheur
et d’espoir.
Les manifestants et une large part de la population expriment
leur dégout d’un système politique qui semble un théâtre de caricatures.
Un ex-président est en quête de blanchiment judiciaire
; la rose a « ses beautés laissé choir » et n’est plus que tige
d’épines ; une écrevisse en marche arrière joue l’ingénue. Notre
régime de monarchie élective avec ces primaires qui rajoutent
une couche de tripatouillages s’accommode très bien d’une alternance
de dirigeants, un flasque normal succédant à un agité
véreux sans alternance de politique.
Même la résignation s’épuise, alors que Gattaz en réclame toujours
plus, tant qu’il en est encore temps. Ceux qui restent debout
la nuit donnent des cauchemars à ceux qui nous bercent
de promesses.