Ratification mardi du nouveau
traité européen par
une majorité de députés PS,
UMP et centristes. La lutte
contre l’austérité continue
néanmoins à se construire
dans la durée et à l’échelle
du continent européen.
Il est de tradition qu’octobre
soit le mois des ultimes foires
avant l’hiver. Notre gouvernement
n’y a pas dérogé avec
la ratification du pacte “Merkozy”,
solderie de la souveraineté
nationale et des attentes
populaires, grande liquidation
de bien des promesses de
changements. Comme le camelot
bonimente en cassant
des assiettes de pacotille, le
1erministre brise les promesses
par piles entières.
LA POULE AUX OEUFS D’OR
Dernière immolation sur l’autel
de la “compétitivité”, le renoncement
à taxer davantage
les profits réalisés lors de cessions
d’actifs (ventes d’entreprises,
etc.), qui devaient être
fiscalisés à 45% (au lieu de
19%), plus 15,5% de cotisations
sociales. On apprenait
peu avant qu’on envisageait à
l’élysée un cadeau de 40 milliards
aux entreprises en nouveaux
abaissements de cotisations,
financés, entre autre,
par une hausse de la CSG et
des relèvements de TVA “ciblés”.
8 à 10 milliards d’euros
par an de privations supplémentaires
pour les salariés et
les ménages qui épongeront
donc le “choc de compétitivité”,
épouvantail du patronat. La
règle d’or, sanctifiée par la ratification
du pacte budgétaire
dans un élan de “Salut Public”
unissant sarkozystes et socialistes,
est la poule aux oeufs
d’or des banquiers et actionnaires.
Encouragé par les capitulations
en rase campagne
du nouveau gouvernement, le
Medef ne cache plus sa volonté
d’obtenir un recul sans précédent
du droit social et d’abaisser
encore le coût du travail.
Ces abandons successifs qui
caractérisent la politique du
nouveau gouvernement s’expliquent
tous par la soumission
aux dogmes de la rigueur
budgétaire et fiscale dont le
traité est la pierre angulaire.
LIGNE DE RUPTURE
Antidémocratique et ineptie
économique, la pieuvre étend
ses tentacules. Les coups de
rabot dans le projet de loi de
finances 2013 en illustrent les
méfaits. Baisse du nombre de
fonctionnaires, des dotations
d’état aux collectivités, des
dépenses sociales, hausse des
taxes indirectes ne sont qu’un
avant-goût d’une austérité à
venir plus sévère. Où donc est
le changement entre la politique
de N. Sarkozy et celle de
F. Hollande ? La ligne de rupture
se situe entre ceux qui
veulent à tout prix sauver les
créanciers, sauver l’économie
virtuelle, et ceux qui veulent
sauver l’économie réelle, les
emplois, les salaires, la solidarité
sociale. Emboîtant le
pas aux gouvernements Zapatero,
Papandréou, Schröder,
le Président a pris le parti de
sauver la finance et de répondre
aux appétits des marchés
financiers. Une telle politique
nous mène à l’impasse économique
et fournit l’engrais d’un
désastre moral qui germe en
Europe, propre à faire ressurgir
les pires idéologies. Contre
l’Europe des égoïsmes, de la
concurrence par le bas, imposée
par l’Allemagne et par les
marchés financiers, nous voulons
porter d’autres perspectives
pour, en France, ouvrir la
voie du changement à gauche.
La règle d’or est la poule aux oeufs d’or
des banquiers et des actionnaires.